Loropéni : trois personnes tuées, une portée disparue dans des affrontements

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Loropéni, 11 juillet 2020

Trois personnes ont été tuées, deux autres blessées et une portée disparue, dans la nuit du vendredi au samedi, à Tako-Yoyora (Loropéni, Sud-ouest), à la suite d’un différend coutumier entre Lobi et Dôgôssè.

La nuit du vendredi 10 au samedi 11 juillet 2020, a jeté le trouble sur les excellentes relations qui lient les populations Lobi et Dôgôssè, vivant dans le village de Tako-Yoyora, commune de Loropéni, à environ 82 kilomètres de Gaoua dans la région du Sud-ouest.

En effet des altercations nées d’un différend coutumier, a causé la mort de trois personnes, la blessure de deux autres et la disparition d’un autre. Une moto et un tricycle ont été également incendiés.

Selon les informations recueillies le lendemain sur place par l’AIB, les affrontements ont éclatés suite à la présumée violation d’une règle coutumière lobi.

Il s’agit de la règle qui interdit à une tierce personne d’assister au bain des appelés à l’initiation, sous peine d’être punie sévèrement.

Toutefois, vendredi, un Dôgôssè, revenant d’un marché voisin, aurait franchi le lieu interdit. Il a alors été agressé par des guides de l’initiation. Les proches du blessé ont été aussi agressés sur la route de l’évacuation sanitaire.

Ce sont ces agressions qui ont mis le feu aux poudres et causé les pertes humaines et matérielles.

Interrogées par l’AIB, les deux parties se rejettent la responsabilité de l’escalade de la violence

«Ils sont venus violer nos règles d’initiation. Pourtant ils savent qu’il est interdit de voir les initiés à la fontaine se laver mais un d’entre eux l’a fait», s’est indigné Konyalè Sami Noufé de Nianiara (quartier Lobi).

M. Noufé explique qu’ils ont été agressés chez eux et que c’est la raison pour laquelle, les siens ont riposté énergiquement.

Pour les habitants de Yaya (quartier Dôgôssè), un clan ne peut pas imposer ses lois coutumières à un autre. Le porte-parole, Amara Farama a assuré que son groupe a agi que pour se défendre.

Pour faire baisser la tension, le Haut-commissaire du Poni Antoine Doamba et le maire de la commune de Loropéni, ont fait le déplacement de Tako-Yoyora.

M. Doamba a invité les parties à la retenue et au sens de la responsabilité. Il a rappelé que les différends entre les individus sont tranchés par la justice. «Il n’est pas question qu’on se rende justice soi-même parce que cela va entraîner un engrenage de violences sans issue», a martelé le Haut-commissaire.

Par ailleurs il a laissé entendre que les deux groupes vivant dans le village ont une seule communauté de destin. De ce fait il est nécessaire qu’ils cultivent le mieux vivre ensemble.

Pour parer à toute éventualité d’autres cas de violence, l’administration a fait stationner des forces de police entre les deux quartiers du village.

Agence d’information du Burkina

Evariste YODA

Encadré

Une négociation pour enlever un corps

A l’arrivée des autorités provinciales du Poni au village de Toko-yoyora, dans le quartier Nianiara,  il a été constaté le corps d’une personne agressée mortellement et gisant dans son sang à terre.

Après un entretien avec les habitants des lieux, il ressort que c’est une victime du camp averse. La délégation a souhaité l’enlèvement du corps par son groupe d’appartenance.

Mais elle s’est opposée à un refus catégorique des résidents. Car ils disent attendre de pied ferme les propriétaires du corps.

Pour éviter l’escalade de violence, après d’âpres négociations, les hôtes ont fini par obtenir l’enlèvement du corps pour le restituer à sa famille..

E.Y.

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