Ceci est un communiqué de l’Association des femmes juristes du Burkina Faso (AFJ/B) sur la recrudescence des violences faites aux filles et aux femmes.
Depuis quelques mois, les violences faites aux femmes et aux jeunes filles sont en recrudescence au Burkina Faso, en témoigne les cas relatés dans les médias et les réseaux sociaux.
Ainsi, en octobre 2019, le Journal Sidwaya relatait les cas de deux viols sur des filles âgées de 10 et 15 ans et du décès de la plus jeune ayant été retrouvée le lendemain sans sexe. Ces faits se sont malheureusement reproduits au début du mois de Juillet 2020.
En effet, la Ministre de la Femme, de la solidarité nationale, de la famille et de l’action humanitaire, par communiqué, portait à la connaissance de l’opinion publique des cas de viol de petites filles âgées respectivement de 3, 5 et 8 ans dans la région de la Boucle du Mouhoun et du décès de la plus jeune d’entre elles. Elle relatait également l’agression à la machette d’une jeune fille de 17 ans.
Toujours au cours du mois de Juillet 2020, c’est la diffusion d’un documentaire dans l’émission Enquête d’Afrique sur la chaîne Canal + qui choquait l’opinion publique. Il était sujet d’une jeune fille victime d’inceste et forcée par sa famille d’abandonner le bébé issu de ce viol.
Et nous n’oublions pas les violences perpétrées envers des femmes, notamment des personnes âgées, accusées de sorcelleries et bastonnées sur la place publique.
En tant que structure de promotion et de défense des droits de la femme et de la jeune fille, la multiplication de ces faits suscite la désolation et la consternation au sein de l’Association des Femmes Juristes du Burkina Faso (AFJ/BF).
Elle présente ses condoléances aux familles des victimes et souhaite beaucoup de courage aux survivantes de violences et à leurs proches.
L’AFJ/BF félicite les autorités pour leur engagement et leur promptitude dans la résolution de faits. Elle les invite à poursuivre leur effort afin que les femmes et les jeunes filles puissent jouir de leurs droits et ce conformément aux engagements pris par le pays.
Elle exhorte également les populations en général et les victimes elles-mêmes à dénoncer ces violences afin que les coupables puissent être retrouvés et condamnés à la hauteur des faits qui leurs sont reprochés.
Nous portons à la connaissance des populations notamment les filles et les femmes, de l’existence de nos cliniques juridiques (Bobo Dioulasso 20.95.60.60, Ouagadougou : 25.36.15.56) pour les accompagner par l’assistance juridique, psychologique et judiciaire.
L’AFJ/BF en appelle à la mobilisation de tous contre ces actes qui constituent des atteintes graves à l’intégrité physique et à la dignité des filles et des femmes. Il s’agit de nos mères, de nos épouses, de nos filles, de nos sœurs et nous devons tous nous engager à leur garantir la paix, la sécurité pour leur plein épanouissement.
Ensemble, disons non aux violences faites aux femmes et aux filles.
Ouagadougou, le 29 Juillet 2020,
Pour le Bureau Exécutif National
Cécile THIOMBIANO/YOUGBARE
Secrétaire Générale