« La rupture générationnelle et la participation politique des femmes », c’est sous ce thème que s’est tenu le mardi 29 décembre 2020 à Ouagadougou la troisième édition du village de la Démocratie.
Organisée par le Centre pour la Gouvernance Démocratique (CGD) en collaboration avec l’ambassade du royaume de Danemark et l’ONG Oxfam, cette édition s’inscrit dans le cadre de la journée internationale de la démocratie.
Le changement générationnelle peut s’opérer dans le cadre du régime démocratique, évitant tout changement anticonstitutionnel, selon Dr Abdoulaye Barro qui a centralisé sa communication sur « la rupture générationnelle ». Il indique qu’on peut trouver une meilleure articulation à ce qu’on appelle « l’ancienne ou la vieille classe politique » ainsi qu’à la nouvelle génération qui veut s’affirmer sur la scène politique.
Après l’insurrection populaire de 2014 et la période transitionnelle, le rajeunissement de la scène politique ne s’est pas ressenti dans les faits après les élections de 2015, a-t-il ajouté.
Ainsi, Dr Barro trouve que les jeunes eux-mêmes doivent d’abord se former et accepter de s’engager en politique, notamment à travers des partis politiques. « C’est vrai que les partis politiques sont discrédités par les jeunes mais c’est néanmoins par eux que le jeu démocratique se déroule. C’est au sein des partis que l’on peut repérer les futurs leaders. C’est aussi au sein de ces partis politiques que se structurent les choix électoraux ainsi que les programmes et projets de société » a-t-il fait savoir.
A en croire Dr Sampala Fatimata Balima, dont sa communication a porté sur « la participation politique des femmes », la question du genre est assez préoccupante et relativement vielle dans nos sociétés. «
Cette participation politique féminine nous invite à réfléchir sur la manière dont on peut amener les femmes dans l’arène politique », a-t-souligné, avant de soutenir que « le corps féminin que nous avons est le corps féminin que nous produisons ». De ses explications, les handicaps que subissent les femmes et qui entravent leur entrée en politique commencent dès le nid familiale, continue dans le cursus scolaire, puis dans le milieu estudiantin, pour ensuite arriver dans l’espace professionnel. A ses dires, ce sont des entraves sur lesquelles il faut agir.
C’est pourquoi elle propose la socialisation des femmes dès le bas âge aux questions politiques, en produisant un contre discours politique, afin de renvoyer une image vertueuse de la politique qui encouragerait les familles supra protectrices, à laisser leurs filles s’engager politiquement.
Et de renchérir qu’il faut travailler à débarrasser les femmes des pesanteurs sociaux familiales, et à respecter l’égalité de sexe car dit-elle, « c’est un facteur de développement ».
Parlant de la loi sur le quota genre, Dr Sampala Fatimata Balima a souligné qu’elle n’a pas pour ambition de régler la question de la participation politique des femmes, à contrario, elle intervient pour remettre un peu à flot des femmes qui ont été sur plusieurs générations brûlées.
Cette loi selon ses propos, va produire peut être d’abord de l’incompétence féminine. Mais elle dit reconnaitre que telle est une promotion positive dans la mesure où la loi en question met en visibilité les femmes.
Anaëlle K.