Lundi 24 mai 2021
Depuisle début de l’année 2016, le Burkina Faso est confronté au phénomène des attaques terroristes qui sévit dans plusieurs régions du pays. Pour y faire face, le gouvernement met en oœuvre des actions, sous la houlette du Chef de l’Etat, Roch Marc Christian Kaboré, qui intègrent aussi bien la prévention que la lutte. A cet effet, une stratégie centrée sur les actions militaires, le développement socio-économique, la dimension sociologique et de coopération internationale est mise en œuvre. Dans son Discours sur la situation de la nation prononcé le 20 mai 2021, le Premier ministre a déroulé les grands axes de cette politique.
Dans son exposé sur la situation de la nation devant les députés, le Premier ministre a consacré une grande partie de son intervention à la question sécuritaire. En effet, Christophe Joseph Marie Dabiré a présenté la stratégie multidimensionnelle de lutte mise en place pour combattre le terrorisme et qui a permis d’engranger des résultats forts appréciables en 2020, même si des difficultés demeurent.
Cette stratégie, selon le Chef du gouvernement, repose dans un premier temps sur les opérations militaires, qui permettent de sécuriser les zones sous menace terroriste, et de rassurer les populations.
C’est ainsi que dans le cadre de la loi de programmation militaire 2018-2022, des actions de formation et de renforcement des moyens logistiques et matériels des Forces de défense et de sécurité (FDS) ont été menées en direction des unités combattantes pour les rendre plus opérationnelles sur le terrain. Par ailleurs, la loi portant institution de Volontaires pour la défense de la patrie (VDP), a favorisé la mobilisation de supplétifs locaux, déterminés et engagés pour la défense de leurs terroirs. Leurs actions contribuent mettre à mal les groupes armés terroristes, a indiqué le Premier ministre.
Pour Christophe Joseph Marie Dabiré, le gouvernement n’a cependant pas misé que sur le volet militaire pour faire face à l’insécurité dans notre pays, convaincu que la lutte contre le terrorisme ne saurait être exclusivement militaire. Il faut surtout gagner la bataille du développement économique et social dans ces zones sous défis sécuritaires, pour renforcer le ciment de notre vivre-ensemble, a-t-il soutenu.
Le gouvernement a, de ce fait, actionné le levier du développement de ces zones, en intensifiant les réalisations d’infrastructures sociales, économiques et sécuritaires. Ces actions ont été menées dans le cadre du Programme d’Urgence pour le Sahel (PUS) élargi et du Programme de développement des économies locales (PADEL), a relevé le Premier ministre.
« A travers le PADEL, l’Etat a investi plus de 63 milliards de FCFA depuis 2017. Cette importante allocation budgétaire a permis de réaliser des infrastructures économiques, soutenir des promoteurs d’unités de production informelles et apporter des soutiens financiers pour l’inclusion des personnes vulnérables dans les régions à défis sécuritaires », a indiqué le Chef du gouvernement.
De même, de 2017 à 2020, a poursuivi Christophe Joseph Marie Dabiré, il a été investi, à travers le PUS élargi, environ 242 milliards FCFA, dans la réalisation de forages, de formations sanitaires, d’écoles primaires, de pistes rurales, ainsi que dans la construction de commissariats et dans les transferts monétaires aux ménages vulnérables.
Un autre volet non moins important dans la lutte contre l’insécurité et le terrorisme, de l’avis du chef de l’exécutif, est relatif aux efforts dans le domaine humanitaire. Avec le soutien des partenaires techniques et financiers, des ONG et associations nationales, ainsi que des personnes de bonne volonté, le gouvernement travaille à améliorer la prise en charge des Personnes déplacées internes (PDI), dont le nombre est estimé à 1,2 million.
L’autre dimension de la stratégie de lutte contre le terrorisme, a trait à l’implication des mécanismes traditionnels et endogènes de prévention et de gestion des conflits.
OCes mécanismes ont été fortement encouragés, conformément aux orientations du Président du Faso. Il s’agit de la sensibilisation pour freiner l’enrôlement par les groupes armés terroristes des fils et des filles de notre pays. Il n’est un secret pour personne que parmi les terroristes, figurent aujourd’hui des jeunes burkinabè qui ont pris les armes contre leur patrie.
Pour atteindre cet objectif qui est de travailler à ramener à la maison nos compatriotes qui ont pris les armes contre leur pays et favoriser la réconciliation, le gouvernement compte sur l’action patriotique des leaders d’opinion, des religieux, des coutumiers et autres personnes de ressources de leurs communautés d’origine, a précisé le Premier ministre.
Christophe Joseph Marie Dabiré est aussi convaincu qu’une telle lutte ne peut être efficace sans le soutien de la communauté internationale. Le Burkina Faso ne vit pas en vase clos. Le phénomène du terrorisme est transfrontalier et concerne plusieurs pays.
C’est conscient de cette situation que notre pays entretient une coopération dans le cadre du G5-Sahel et de la Coalition pour le Sahel, ainsi que du déploiement du Programme de sécurisation et de stabilisation du Sahel. Ces différents programmes, ajoutés à l’opération Barkhane (opération militaire initiée dans le Sahel et le Sahara par la France et ses alliés pour combattre les terroristes), sont de nature à consolider les résultats des efforts fournis par les forces intérieures.
Au regard de ce p0qui précède, il apparait donc clairement que le gouvernement burkinabè dispose bel et bien d’une stratégie pour lutter contre l’insécurité. Une stratégie qui allie actions militaires et développement socio-économique.
Dans son discours prononcé le 20 mai dernier à l’Assemblée nationale, le Premier ministre Dabiré avait d’ailleurs rappelé aux députés, tout ce dispositif qui est mis en œuvre au quotidien, pour ramener la quiétude sur l’ensemble du territoire.
C’est dans ce sens qu’il faut comprendre la boutade (figure de style) du Chef du gouvernement en réponse à un parlementaire qui a voulu en savoir davantage sur la « stratégie de lutte du Gouvernement contre le phénomène », en reconnaissant avec humilité les dysfonctionnements qui persistent dans le système sécuritaire et qu’il faille travailler à corriger.
Néanmoins, tout ceci n’est qu’un pan de la stratégie déployée par le gouvernement dans le cadre de la lutte contre le terrorisme. Il ne fallait pas non plus s’attendre à ce que le Premier ministre dévoile urbi et orbi toute la batterie des actions menées pour lutter contre l’hydre terroriste. Aucun observateur averti ne peut dire que le Burkina Faso n’a pas de stratégie dans cette guerre qui nous est imposée par des hommes sans foi ni loi. Chaque jour, des efforts sont faits pour bouter hors de nos frontières ces terroristes et placer notre pays sur les sentiers du développement.
DCRP/Primature