26 mai 2021
Longtemps considérée dans certaines coutumes africaines, et même burkinabè, comme inférieure à l’homme et devant se soumettre à lui, ou du moins comme une personne devant seulement s’occuper de son foyer, la femme africaine a fini par se mettre à l’écart de toutes les sphères de décisions même dans la société moderne. Aujourd’hui, la femme burkinabè semble sortir progressivement de ce stéréotype qui l’a longtemps caractérisée. Voici l’analyse du spécialiste de Faso amazone.net sur la question
Le Burkina Faso est l’un de ces pays africains dans lesquels les femmes se sont mises, au fil des années, au premier plan dans la vie sociale, politique et économique.
Les associations féminines y sont florissantes, ce qui a conduit au niveau étatique à la création de plusieurs Fonds dédiés à la promotion de l’entreprenariat féminin. Les principaux éléments qui rendent minimes la participation des femmes à la vie de la cité dans ce monde moderne sont : le taux élevé de l’analphabétisme, la faible participation ou intégration dans les activités socio-économiques et le poids des coutumes ou traditions.
Elles étaient totalemient absentes des activités génératrices de revenus. Aujourd’hui, la pente connaît un réel redressement et il n’est pas rare de voir, dans certains foyers, la femme tenir le rôle traditionnel de l’homme, c’est-à-dire pourvoir aux besoins de la famille et même parfois prendre aussi en charge économiquement son mari.
La femme burkinabè, quoi qu’on puisse dire, a une indépendance et une autonomie plus ou moins importante, selon les régions et la religion.
Elle est aujourd’hui présente dans tous les domaines économiques (financier, agricole, commercial, …), nombres d’entres elles sont arrivées aux plus hauts postes administratifs ou rangs sociaux du pays (députés, ministres, leader de parti politique, PDG…).
Comme dans beaucoup de pays en voie de développement, l’illettrisme et l’analphabétisme sont importants au Burkina et sont un frein à la croissance. Ils constituent en fait dans notre société moderne le point principal de la relégation de la femme en seconde zone.
Dans le monde rural et dans une moindre mesure, dans le monde urbain, les parents investissent plus facilement dans le suivi scolaire du garçon que dans celui de la jeune fille.
Depuis quelques années maintenant, le gouvernement burkinabè met l’accent sur l’accès des jeunes filles à l’école au même titre que leurs compagnons garçons.
Longtemps, dans beaucoup de coutumes africaines, on a pensé que la scolarisation des filles n’était pas nécessaire, vu que celles-ci sont appelées, par les liens du mariage, à quitter leur famille d’origine.
Mais force est de reconnaître que l’élévation du niveau d’éducation des filles a une incidence favorable sur la croissance économique. Aujourd’hui, les femmes africaines sont de plus en plus actives dans le domaine de la micro finance.
De ce fait, depuis quelques années, s’est développé au Burkina un phénomène assez particulier et qui gagne de plus en plus du terrain, même en zone rurale.Ce nouveau phénomène est celui des « Tontines », un système d’épargne répandu sur l’ensemble du continent.
Un des nombreux problèmes que rencontrent les femmes au Burkina, et dans tant d’autres pays africains, est bien celui de la polygamie. Elle est massivement rejetée par les femmes qui de plus en plus optent pour la monogamie, même si au sein de certaines religions, traditionnelles notamment musulman, l’homme a droit à prendre plusieurs épouses. Celles qui s’y opposent le plus sont surtout celles qui sont instruites ou qui vivent en ville.
Mais il faut reconnaître que cela n’est pas exclusif, parce qu’il n’est pas rare de rencontrer une intellectuelle deuxième épouse ou le contraire.
La pression familiale ou sociale reste toujours forte et le mariage forcé ou arrangé existe encore.
Les femmes, pour lutter
contre les abus, ont créé des associations, mais parfois peu connues. Les femmes tendent de plus en plus vers l’indépendance
S’il est vrai que la femme africaine, particulièrement burkinabè, cherche encore à se frayer une place confortable dans la société du point de vue de l’égalité homme-femme, il n’en demeure pas moins qu’à ce jour, elle puisse se sentir de plus en plus autonome et libre dans ses activités quotidiennes, et de pouvoir, comme les hommes, exercer une activité génératrice de revenus qui lui soient propres.
Ce qui semble manquer le plus à la femme sénégalaise, c’est bien cette autonomie financière qui l’amènera à ne pas dépendre entièrement de l’homme ; mais aussi l’égalité des chances à l’éducation.
La volonté politique de changer cette situation qui est un frein à la croissance même de ce pays pourra créer, et de manière peut-être imminente, une nouvelle force tant sur le plan économique que social.
SAK