Pour réduire cette perte de devises pour le pays, et assurer l’autosuffisance alimentaire du Burkina Faso en riz, le Président du Faso a lancé l’Initiative : « Produire un million de tonnes de riz ». Les principaux défis à relever pour y arriver sont, la maitrise de l’eau, l’accroissement de la productivité agricole par l’amélioration variétale des semences de riz, le renforcement des capacités de l’appui-conseil pour une meilleure application des itinéraires techniques de production, la mise à niveau des infrastructures de stockage et de transformation et la mise en place de mécanismes incitatifs et adaptés pour la commercialisation et la promotion du riz national.
Dès la campagne agricole de saison humide écoulée (2020-2021), le Ministère de l’Agriculture, des Aménagements hydro-agricoles et de la Mécanisation (MAAHM) a fourni des efforts considérables pour appuyer les coopératives agricoles et les producteurs individuels engagés dans cette initiative par l’augmentation de l’aménagement de bas-fonds et de périmètres irrigués, la fourniture de semences améliorées de riz, d’engrais et d’équipements agricoles et la subvention de services de labours.
Des actions ont été également menées pour faciliter l’accès des unités de transformation de riz aux crédits bancaires, encourager la mise en relation entre les coopératives de producteurs et les unités de transformation à travers la promotion de l’agriculture contractuelle et l’orientation des ventes vers les achats institutionnels.
L’ensemble de ces appuis a contribué à accroître la production rizicole en 2020 de 20% par rapport à la campagne agricole précédente, soit une production réalisée de 451 000 tonnes de riz paddy.
Cette année, les parties prenantes dans leur ensemble, sont engagées à poursuivre les efforts en vue de l’intensification et la valorisation de la production rizicole. Dans cette dynamique, le ministère et ses partenaires ont aménagé environ 6 000 ha de bas-fonds, 216 ha de périmètres irrigués et subventionné le labour de 8 000 ha de terres au profit des producteurs de riz. Les appuis ont également porté sur la mise à la disposition des producteurs de 3 200 tonnes de semences améliorées certifiées de riz et 3 200 tonnes d’engrais uniquement pour le riz malgré les difficultés d’accès aux fertilisants sur le marché national et international.
Pour assurer un appui-conseil de proximité aux producteurs, plus de 660 agents intervenant dans les bas-fonds ont bénéficié d’une allocation supplémentaire annuelle, destinée aux charges récurrentes pour l’appui-conseil.
Le département en charge de l’Agriculture est accompagné dans ces actions par le Programme riz de l’Institut de l’Environnement et de Recherches Agricoles (INERA) pour l’amélioration variétale des semences de riz et le développement des technologies associées.
Grâce à cet appui, 200 tonnes de semences de base, notamment de variétés comme Orylux et la TS2, sont mises à la disposition des producteurs semenciers pour la multiplication durant la campagne agricole en cours. L’INERA a également renforcé les capacités des acteurs du réseau d’appui-conseil agricole sur les techniques d’accroissement des rendements et la protection de la culture et des stocks de riz.
Cette synergie d’actions témoigne de l’engagement de l’ensemble des parties prenantes du secteur agricole à la concrétisation de l’Initiative présidentielle.
Au-delà de l’appui à la production, les incitations du marché jouent un rôle important dans la promotion de la production du riz national. C’est pourquoi, le Ministère en charge de l’agriculture et celui en charge de l’Economie ont approvisionné le Fonds de développement agricole (FDA) d’un montant initial de 1 milliard 350 millions F CFA pour permettre aux transformateurs de disposer de fonds de roulement pour la collecte du riz paddy auprès des producteurs contre paiement au comptant.
En sus, la discussion relative à un prix plancher et la fixation de quotas d’achat du riz local par les importateurs est en cours avec les cadres du Ministère en charge du Commerce et les faîtières de la filière riz.
Les opérateurs privés et importateurs de riz du pays, à partir des cadres de concertations déjà tenus, ont montré leur adhésion à ces mesures pour booster la production et la consommation du riz national.
Mieux, plus d’une dizaine d’entre eux ont exprimé des besoins de superficies pour entamer, non seulement la production de riz, notamment dans la plaine de Samendeni dans un système de contractualisation (OUTGROWER), mais aussi avec l’installation d’unités de transformation et de commercialisation.
Le constat de la mise en œuvre de l’Initiative présidentielle sur le terrain révèle un ferme engagement et une détermination sans faille des différents acteurs de la chaîne de valeur du riz. Le Département dirigé par Monsieur Salifou Ouédraogo restera de façon permanente aux côtés des acteurs afin d’apporter les appuis et les orientations nécessaires à la réalisation de l’objectif de production rizicole.
Il inscrit l’intensification de la production rizicole dans un cadre structurel et durable, conformément à la Stratégie nationale de développement de la riziculture qui fixe l’objectif de production à trois millions de tonnes d’ici à 2030.
Pour ce faire, un Secrétariat technique de l’Initiative présidentielle pour le développement de la riziculture a été créé à l’effet d’impulser cette nouvelle dynamique et de coordonner avec efficacité les actions y afférentes.
DCPM/ Ministère de l’Agriculture des Aménagements Hydro-agricoles et de la Mécanisation.
