Musique/ Entretien avec l’artiste Saga Den: « Je suis un lover »

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 03 septembre 2021

Il est jeune, ambitieux, talentueux avec un caractère humble, le nommé Dénis APOURI à l’état civil dit Saga Den, le fils de Tiébélé dans la province de Nahouri se forge sa place sur l’arène musicale. Après deux ans d’absence sur la scène musicale burkinabè, Saga Den revient en force avec son single « Danser pour les mariés » lancé le 17 Aout 2021. Cet artiste, avec de multiples facettes est aussi un homme de tenu. Ayant intégré la gendarmerie en 2010, il nourrit toujours le rêve d’artiste musicien en 2009, après avoir été lauréat du concours Karaoké. Il sort son tout premier album « Jai foi » en 2013. En homme de tenu, le jumelage de ses deux fonctions ne lui permet pas de se consacrer entièrement à la musique. Il doit aussi servir la Nation. Toutefois le fils de Nahouri va continuer à évoluer en musique avec plusieurs singles. L’artiste aborde essentiellement les thèmes d’amour, d’encouragement et de persévérance. Dans cette interview accordé le 03 sept 2021, au magazine Faso amazone.net, il nous révèle son quotidien et beaucoup d’autres choses. Lisez plutôt!

Saga Den

Fasoamazone.net : Qui est Saga Den ?
Saga Den: Je suis Dénis APOURI à l’état civil. Je suis Gourounsi de Thiébelé dans le Nahouri. Je suis également gendarme.

Faso amazone.net: Depuis quelle année vous-avez commencé la musique?
Saga Den: C’est à partir de 2009 que j’ai décidé de prendre la musique au sérieux.

Faso amazone.net: Qu’est-ce qui vous a motivé à entrer dans l’arène musicale?
Saga Den: Il faut dire que tout à commencer à la chorale à l’église. Ensuite je participais certaines compétitions dans les bars et j’apprenais à jouer à la guitare. Mais c’est à partir de 2009, l’année où j’ai été lauréat du « concours karaoké » sur la radio Ouaga FM en son temps, que j’ai compris que je pouvais évoluer en musique. Après avoir été lauréat, on m’a offert une moto et une guitare. Mais c’est la guitare qui m’ intéressait beaucoup en son temps! Avec la guitare, j’ai intégré l’orchestre Suprême Kombenba. Et dans ce groupe j’étais leader vocal et en même temps j’apprenais à jouer les instruments. Mais je chantais pour moi seul en son temps(MDR). Après le karaoké Ouaga FM, j’ai fait Faso Académie mais avant cela, je faisais Africa Stars. C’est une compétition où on prend toute catégorie d’artistes confondus. Que tu aies d’album ou non, si tu sais chanter, tu viens faire tes preuves et au cas où tu es retenu, tu pars représenter le Burkina à l’extérieur.

En 2010, j’ai été 2ème à cette compétition malheureusement je n’ai pas pu aller parce que je venais d’être admis au sport dans la gendarmerie. Si je partais, je n’allais pas être gendarme aujourdhui car la compétition pouvait durer des semaines voire deux mois alors que j’avais déjà déposé la gendarmerie et fait le sport.

Faso amazone.net: quels sont les thèmes que vous abordez dans vos chansons?
Saga Den: C’est beaucoup plus des thèmes d’amour. Je chante l’amour pour son prochain, l’amour maternel, l’amour sentimental, etc. En plus de cela, j’aborde aussi la gaieté. Il ne faut pas être tout le temps coincé, il faut souvent avancer et se faire plaisir.

Les thèmes aussi qui reviennent très souvent, c’est la détermination, la ténacité. J’encourage la jeunesse à toujours se battre, à ne jamais abandonner. Ce sont ces trois thèmes que j’aborde mais je suis beaucoup plus un lover, ( MDR). 

Faso amazone.net  C’est en quelle langue vous abordez tous ces thèmes? 
Saga Den : Au départ, je chantais uniquement en français et en anglais. Sur mon premier album, c’est le français et l’anglais avec de différentes variétés, parce que je ne suis pas reggae man, ni aérobie, ni coupé décalé, c’est du tout. Cest à partir de 2015 que j’ai commencé à exploiter les instruments du terroir. Du coup, j’ai deux types de fans. Il y a ceux qui m’ont adopté depuis mon premier album, et ceux qui m’apprécient dans le tradi-moderne où je promue « le djongo », la danse kassela. Je suis un propulseur du « djongo », la danse de chez moi. On essaie de ménager cette danse à la tendance pour mieux l’exporter parce que quand ça vient brusque, les gens ne sy retrouvent pas. Donc on intègre le « djongo » aux rythmes que les gens apprécient.

Faso amazone.net: Combien d’album vous avez à votre actif?
Saga Den : J’ai un album et une dizaine de singles dont « dansons le djongo » qu’on a confiné avec « Tan Soua » qui a fait un boum. Parce que jusqu’à l’extérieur, il y a des chorographes qui l’utilisaient dans les centres de danse et ils pensaient que c’était un Tanzanien qui l’avait chanté. Comme c’est en Gourounsi, c’était la danse que les gens appréciaient. Ce single a été aussi une fois imposé à Faso Académie au quart de final.

Faso amazone net:  D’où est ce que vous tirez votre inspiration? 

Saga Den: Je fais des couvertures de mariage. Cest en ces lieux je réfléchie et je trouve les refrains. Dès que j’ai le refrain, le reste vient aisément.

Faso amazone.net: « Danser pour les mariés », quel est le message que voulez-vous faire passer à travers ce single?

Saga Den: «Danser pour les mariés », c’est le retour de Saga Den après un long temps d’absence sur la scène musicale burkinabè. Comme je l’ai dit tantôt, je suis aussi un homme de tenu, et chaque fois que je suis appelé à aller exécuter des missions, il faut mettre une pose et aller servir la nation. Donc j’ai fait pratiquement trois ans d’absence, après avoir fait un tour au Nord. Ce single, c’est juste pour me repositionner et marquer mon retour sur le marché discographique et Dieu merci, c’est bien accepté par la population. Ce n’était pas évidant parce qu’avec cette nouvelle vague de jeune (Kawayoto, Amzy…) qui sont venus rehausser le niveau de la musique burkinabè. C’était un gros chalenge et il fallait mettre plus de moyen et se donner à fond pour se faire une place sur la scène musicale. Comme je chante l’amour, ce single c’est pour célébrer l’union, la concrétisation de l’amour, faire l’ambiance. Il y a des gens quand ils arrivent au mariage, ils restent assis, préoccupés par la nourriture au lieu de danser pour les mariés (MDR). Pour moi, les gens doivent y aller pour danser et faire le show ! Parmi tous mes clips, c’est le clip qui m’a coûté cher. Il m’a coûté 2 millions de francs CFA. Parce qu’on a voulu faire sortir du réel. On a voulu que les gens voient un vrai mariage. Ce qui m’a permis de comprendre qu’à mon mariage là! (MDR). C’était une belle expérience.

Faso amazone.net: Quels sont les valeurs du mariage selon vous ?

Saga Den: Pour moi il faut qu’il ait d’abord lamour, c’est la base. Ensuite, il faut le respect qui est aussi primordial, être prêt à se supporter mutuellement. Si on n’est pas prêt à supporter quelqu’un ou à respecter la personne avec qui on veut s’unir, ce n’est pas la peine de se marier. Parce que tu vas passer tout ton temps à vouloir transformer la personne et cela ne marchera pas. Tu dois accepter de vivre avec les défauts de la personne et savoir pardonner.

Saga Den en plein selfie

Faso amazone.net: Un conseil pour les couples qui veulent aller au divorce malgré qu’ils aient des enfants.
Saga Den: Je ne peux pas comprendre des couples qui ont choisi de vivre ensemble et après qui décident de divorcer. Mais en tant que jeune non marié, le conseil que je donne, c’est de prioriser le dialogue. Il faut la communication dans les couples. Sil y a un problème, il faut faire venir les anciens ou les témoins du mariage et essayer de trouver un consensus parce que le divorce n’est vraiment pas la solution. Il faut aussi prier pour que Dieu apaise les cœurs. Le mariage ce n’est pas le jour même du mariage qui est important. C’est après le mariage qu’on montre qu’on est vraiment homme. Un homme c’est celui qui arrive à gérer sa famille. Si tu ne peux pas gérer ta famille, tu ne peux pas être responsable.

Faso amazone.net: Vous êtes un homme de tenu, musicien, en plus vous avez une famille, comment vous arrivez à réconcilier tout cela?
Saga Den : Difficilement, mais j’ai pris une décision de faire ce que je veux faire pendant que je peux le faire. Je ne veux pas me voir dans mes vieux jours où je ne pourrais plus rien faire. Actuellement, Saga Den a la force, il a de l’énergie pour travailler. Dieu merci nous avons une hiérarchie qui nous permet de pratiquer l’art. Alors pourquoi me mettre des barrières du moment que j’ai l’opportunité? C’est dure certes, mais quand on veut, on peut. Je ne peux pas être libre comme les autres artistes. Peut-être que c’est à cause de cela que je n’arrive pas à faire un boum (MDR). J’ai plein de chansons que les gens connaissent mais ils ne me connaissent pas. C’est un plaisir pour moi de chanter parce que cela me permet de m’exprimer et de mieux évacuer le stress. Donc je me donne à fond car c’est aussi un métier. Quand j’ai le temps libre, je vais au studio et là aussi, je me trouve un temps pour la famille.m

Faso amazone.net : Depuis que vous vous êtes engagé dans la musique, qu’est-ce qui vous a beaucoup marqué?
Saga Den: Ce qui m’a marqué depuis que je me suis engagé dans la musique, c’est mon passage live au festival djongo organisé par le grand frère Bil Aka kora. Ce n’était pas prévu que je monte sur scène parce que Bil ne me connaissait pas et il était un peu réticent car il ne m’avait pas encore vu sur scène. Mais ce sont ses instrumentistes qui jouaient déjà avec moi et qui connaissaient ma valeur et ma force de frappe, qui l’ont amené à accepter. Alors il m’a donné environ 15 minutes pour m’exprimer sur scène. Et quand je suis monté avec mon staff, nous avons fait près de 45 minutes. Il était aux anges parce que nous l’avons montré que la scène n’avait pas de secret pour nous. Ce jour-là, les journalistes qui étaient sur place avaient bragué leurs projecteurs sur moi. C’était comme une révélation et le public de chez moi qui ne m’avait jamais vu était très content de moi. Cétait un vrai succès parce que la salle était bondée de monde et cela m’a vraiment marqué.

Faso amazone.net: Que pensez-vous de la musique burkinabè?
Saga den : La musique burkinabè évolue en matière de qualité, de son, de composition et de vidéo. En matière de clip nous n’avons rien à envié aux autres pays. On progrès mais il y a un problème. Notre industrie n’est pas très raffinée. On n’arrive pas toujours à se positionner partout. On n’arrive pas à convaincre franchement nos fans comme il se doit. C’est pourquoi ils (fans) ne nous prennent pas comme des vraies stars. Ailleurs les fans ont beaucoup de considération pour leurs artistes. De nos jours en tout cas, beaucoup de nos fans ont pris conscience. Ils arrivent à nous accompagner et à mener même notre combat. Le sérieux problème, c’est que nous n’avons pas d’identité musicale. En Côte d’Ivoire il y a le coupé décalé, le Mali, le Niger et même le Ghana ont chacun son identité. Cest ce manque d’identité qui fait que les artistes burkinabè fonctionnent avec les pays qui entourent le Burkina. Mais je vois qu’il y a plein d’artistes d’ailleurs qui exploitent notre terroir. Il faut qu’on trouve ce petit truc qui va plaire à tout le monde. Il y a aussi une question de moyen. Jai la conviction que si les artistes burkinabè gagnent les moyens, ils feront des merveilles.

Faso amazone.net : Nous avons plein d’artiste burkinabè, qui est votre idole?
Saga Den: Ils sont nombreux. Il y a Floby qui m’inspire de par sa façon de travailler. Il y a son côté humble que japprécie et il est posé. Il y a le grand frère Alif Naaba qui est calme mais quand il fait sortir ses chansons, on sent du professionnalisme. Bil AKa kora est aussi mon idole. Il a vraiment amené le djongo très loin et il y a Smarty que j’apprécie beaucoup parce quil n’hésite pas à tendre la main aux plus jeunes. C’est ainsi qu’on construit la relève et moi je le respect beaucoup.

Faso amazone.net: Quels sont vos couleurs préférées?
Saga Den: Mes couleurs préférées sont le rouge, le blanc et le noir.

Faso amazone.net: Vos fans doivent sattendre à un nouveau single bientôt?
Saga Den: Oui, « danser pour les mariés » est une chanson parmi tant d’autres. Cétait pour donner un avant-goût à mes fans.

Faso amazone.net: Quel est votre cri de cœur à l’endroit de la population burkinabè et de vos fans en particulier?
Saga Den: Je remercie tous ceux qui nous aident à avoir plus de visibilité. Je demande en outre à ceux qui ne partagent pas nos œuvres de le faire car cest la meilleure façon d’amener l’artiste et son œuvre loin. S’ils voient une œuvre d’un artiste burkinabè, qu’ils prennent le soin de la faire découvrir à tout le monde. La musique peut ne te plaire, mais elle peut plaire à d’autres personnes. Aussi, sil y a un concert, que les gens se déplacent pour aller soutenir l’artiste. Nous mettons beaucoup de moyens pour produire les œuvres, cest ce que les gens ne savent pas. Il ne faudrait pas juste rester sur les réseaux sociaux pour critiquer.

Propos recueillis par Jeanne Z. LAYA

fasoamazone.net

 

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