L’actualité de la semaine du lundi 20 au vendredi 25 mars au Burkina Faso a été marquée par la recrudescence des attaques terroristes, de la sortie médiatique du Mouvement du peuple pour le progrès (MPP) et les plaidoiries des avocats de la défense au procès Thomas Sankara et ses 12 compagnins. De l’actualité internationale, on note la suspension des sanctions infligées aux peuples maliens par la CEDEAO et la guerre en Ukraine qui continue de faire des gorges chaudes dans le monde.
Crise sécuritaire : la montée en puissance des attaques terroristes
Sur le plan sécuritaire, un nouveau bilan officiel fait état de 24 soldats tués à Natiaboani à l’Est et à Napadé dans le Centre-Est du Burkina. En effet, le 20 mars dernier, des attaques terroristes ont une fois de plus endeuillé le peuple burkinabè. Selon les sources sécuritaires, le bilan faisait état de 18 soldats tombés lors de deux incidents distincts dans l’Est et le Centre- est du pays. Ce bilan a été revu en hausse. Dans un communiqué publié par l’Etat-major des armées, les deux incidents ont enregistré 24 soldats tombés dimanche. Outre cela, le 24 mars, la commune rurale de Barsalogho, province du Sanematenga, dans la région du Centre-nord du Burkina a connu la visite des hommes armés non identifiés (HANI). Selon une source sécuritaire, la résistance des Volontaires pour la défense de la Patrie (VDP) a permis de repousser ces terroristes. Comme bilan, cinq VDP tombés et un civil tué.
MPP: Bala Sakandé exige la libération de Rock Kaboré
Autre actualité qui a marqué la semaine est la sortie médiatique de l’ex-parti au pouvoir, le Mouvement du peuple pour le progrès (MPP). Au cours d’une conférence de presse, tenu le 24 mars 2022, le parti a exigé la libération immédiate et sans condition de l’ex-président Kaboré, détenu depuis deux mois après le coup d’Etat. Des conditions de détention qui, selon le président du MPP se sont durcies. C’est pourquoi, Alassane Bala Sakandé a invité tous les démocrates et patriotes à se joindre à eux pour exiger la libération du président Kaboré.
Affaire Thomas Sankara : Les chaudes plaidoiries de la défense
L’actualité phare de la semaine a été aussi la reprise des plaidoiries du procès Thomas Sankara et ses douze (12) compagnons, le jeudi 24 mars 2022. Les avocats de la défense du général Gilbert Diendéré ont, tour à tour pris la parole pour plaider en faveur de leur client. Me Abdoul Latif Dabo,, l’un des premiers conseils à intervenir, s’est appesanti sur l’infraction de « subordination » de témoin contre l’accusé. Selon lui, le parquet militaire ne dispose pas d’élément imputable à son client pour les faits de subordination de témoin. Il soutient que la subordination vise une double destination, le fait de déterminer le témoin à mentir et de l’amener à s’abstenir de dire ce qu’il a vu ou entendu. « Nous devons donner à Gilbert Diendéré un procès équilibré », a souhaité l’avocat Dabo. Il souligne en outre que leurs adversaires n’ont apporté aucune preuve sur la complicité d’assassinat accusée à Diendéré. Pour lui, en droit, il ne suffit pas de dire qu’une personne est coupable sans les preuves. A l’entendre, le général n’a posé aucun acte concernant l’infraction de complicité d’assassinat. Ce n’est pas parce qu’il était chef adjoint et responsable du Centre national d’entrainement commando (CNEC) qu’il est forcément complice. Ensuite, la défense de Me avocat Koffi Saba s’est focalisée sur la base légale de l’infraction et sur sa non-caractérisation. Sur le premier volet, il précise que l’infraction est prescrite car dit-il, au-delà de 3 ans, après, une plainte ne peut plus être déposée contre l’accusé. « Pour que cette infraction soit constituée, il faut deux éléments constitutifs, légaux et matériels », a-t-il détaillé.
De son côté, Me Olivier Yelkouni, l’un des avocats de Diendéré s’est attaqué à l’infraction de l’attentat à la sûreté de l’Etat. Selon lui, les témoignages utilisés par la partie civile pour prouver la présence du général Diendéré au Conseil de l’Entente avant, pendant et après les tirs sont « vertigineux ». Il dit avoir l’impression que son client est jugé pour sa fidélité à son patron, Blaise Compaoré.
Zonouhan LAYA