Le Général de Division Laurent Michon , Commandant de la Force Barkhane, a tenu à présenter le bilan de sa fin de mission au Sahel, plus précisément au Burkina Faso. Pour lui c’est un bilan satisfaisant, de bons et offices services rendus, d’où une tournée d’adieu au pays des hommes intègres. C’est la substance de la conférence de presse qu’il a animée en présence de l’ambassadeur de la France au Burkina Faso, Luc Hallade. Plusieurs questionnements étaient au menu, notamment les accords de défense signés avec la France, le nouveau modèle de l’intervention de Barkhane au Niger, la coopération au Burkina Faso, etc .
En ce qui concerne les accords de défense signés avec le Burkina Faso, pour l’ambassadeur de la France au Burkina Faso, Luc Hallade, il y a un premier accord de défense qui a été signe en 1962, ensuite, un second accord conclut en 2018 qui est un accord sur le stationnement des forces françaises au Burkina Faso, notamment, Sabre qui est à Kamboinsin, une équipe moyenne, et qui prévoit les conditions de présence militaire français et de mise en œuvre des forces militaires françaises au Burkina Faso. Puis un troisième accord qui est un arrangement technique qui prévoit les conditions d’opérations aériennes et de collaborations entre les forces armées aériennes françaises et burkinabè, a rappelé Monsieur l’ambassadeur de la France au Burkina.
La coopération de Barkhane au Burkina Faso, n’est pas seulement militaire, certes il y a l’intervention aérienne, mais à la demande du Chef d’Etat major des armées (EMGA), il y a aussi l’aide au développement, l’aide humanitaire aux milliers de déplacés, aux élèves déscolarisés, à la construction d’infrastructures, réinsertion sociale, services de santé etc.
Après avoir passé près de 8 ans au Sahel, la Force Barkhane forte de deux mille cent hommes (2100 hommes), 4000 conteneurs, de la logistique importante, déployés au Sahel, avec une réactivité à Kidal, à Tessalit, à Gao, etc, la Force Barkhane et Takouba se retirent du Mali et se redéploie progressivement au Niger.
« J’ai eu une fierté à travailler avec les Forces Armées Maliennes (FAMA)à la recherche d’une solution pérenne et définitive à combattre le terrorisme », s’est exprimé le Général Michon.
Le Général de Division Laurent Michon, Commandant de la Force Barkhane au Burkina, fait ses adieux au Sahel. Pour lui, Barkhane au Niger ne sera pas une duplication de Barkhane comme au Mali, mais son intervention consistera selon les intentions du Niamey, au partenariat au sol, qui agit sous les ordres. Ça sera selon la demande des autorités du Niger, c’est à dire du pays souverain. « Nous sommes sur le partenariat militaire opérationnel en matière de formation, de la logistique en quantité suffisante. Nous agirons désormais sous les ordres d’un général nigerien, nous allons intensifier nos interventions avec les Etats qui le souhaitent, une coopération opérationnelle, maintenue, accrue à la carte avec la fierté de l’armée française, nous serons encore plus crédibles, une crédibilité encore plus solide. Nous allons nous réorganiser, réformer, former ».
Pourquoi malgré le sentiment de rejet de la France (sentiment anti français, et bilan négatif de Barkhane), elle demeure toujours au Sahel ? Quels intérêts la France a-t-elle à demeurer dans les Sahel ? Combien Barkhane est-elle payée pour ses opérations au Sahel ? Quel est le coût d’une intervention militaire, aérienne? et combien d’interventions Barkhane a t-elle mène au Burkina Faso? Autant de problématiques des journalistes posées aux différents conférenciers. « Barkhane n’est pas payée dans leurs actions au Mali ni au Sahel », pour le commandant de Barkhane, Laurent Michon. « Nous ne facturons rien? Barkhane est une opération par définition qui coûte cher à l’Etat et aux contribuables français et qui ne coûte rien aux contribuables Nigériens, Burkinabè, Maliens, Tchadiens ou autres. Nous ne leur facturons pas parce que nous estimons que nous menons un combat commun dans un intérêt commun qui est d’éviter que les terroristes, les djihadistes s’installent sur des territoires qui sont proches de la France ou de l’Europe et nous ne souhaitons pas qu’à l’instar de la Syrie il y ait des califats ou des zones de non droits installées dans le Sahel. La France n’a pas d’intérêt caché », selon Luc Hallade.
Ses propos ont été soutenus par Gilles CHAUSSE, Directeur Pays AFD au Burkina Faso, et Amélie ZIMMERMANN, chef de la Coopération adjointe Humanitaire. Pour eux le partenariat du Burkina Faso avec Barkhane est axé sur le domaine de l’intervention militaire, du développement, de l’aide humanitaire, etc.
Irène Soulama