Selon les mêmes sources, certaines ont pu s’échapper, déjouant la vigilance de ces prétendus djihadistes, et regagner leur village afin de témoigner. Toujours une cinquantaine de femmes, portées disparues, car n’étant plus revenues à domicile.
« Selon leurs témoignages, elles se sont regroupées là bas en ces lieux en brousse à la recherche de pitance quotidienne, des cueillettes de feuilles et de fruits sauvages, pour leur famille, » parce qu’il n’y a plus rien à manger « , a expliqué l’un des habitants, tout en précisant qu’elles étaient sorties dans la journée du jeudi, munies de leurs charrettes, et ne sont plus revenues au village. Toujours selon le même témoin, « le jeudi soir, ne les voyant pas revenir, nous avons pensé que leurs charrettes avaient eu un problème, mais hélas, trois rescapées sont revenues nous dire ce qui s’était passé », a ajouté un autre habitant.
Selon lui, le lendemain, à huit kilomètres au nord d’Arbinda, une vingtaine de femmes qui n’étaient pas informées du premier de l’enlèvement, ont été à leur tour victimes du même rapt. « Dans les deux groupes, des femmes ont réussi à s’échapper à la vigilance des terroristes et ont regagné le village à pieds « , a témoigné cet habitant.
« Nous pensons que les ravisseurs les ont emmenées dans leurs différentes bases », a-t-il poursuivi. Selon des responsables locaux qui ont confirmé les enlèvements, l’armée et ses supplétifs civils, les volontaires de défense de la patrie (VDP), ont effectué des ratissages de la zone, sans succès.
La commune d’Arbinda se situe dans la région du Sahel, dans le nord du Burkina Faso, une zone sous blocus de groupes terroristes, depuis lors, et qui est difficilement ravitaillée en vivres. Or ces approvisionnements sont cruciaux dans de nombreuses parties du pays, la production agricole de denrées alimentaires se fait de plus en plus rares car les champs ne sont pas accessibles en raison de l’insécurité. Depuis lors l’armée se mobilise pour détruire des bases terroristes, et essaie de s’organiser en ravitaillement certaines zones du Burkina Faso qui étaient jadis sous blocus terroristes. D’ores et déjà certaines d’entre elles, ont été récupérées, comme Solenzo, Falagoutou, etc. La victoire se fait de plus en plus sentir.
En rappel, certaines zones, ont été particulièrement sanglantes : en août 2021, 80 personnes (dont 65 civils) sont mortes dans l’attaque du convoi qui les menait à Arbinda et en décembre 2019, 42 personnes (dont 35 civils) avaient été tuées dans une attaque contre la ville.