Ils sont omniprésents dans nos échanges, de courriels ou textos, de messages. En ce début d’année 2023, 31 nouveaux pictogrammes viennent d’apparaître sur nos claviers. Un succès qui ne se dément pas. 92% de la population mondiale utilise les émojis pour sa communication(source: Consortium Unicode).
Un rond jaune, deux points noirs, et un grand sourire, L’émoji, le descendant du fameux smiley qui a fêté ses 50 ans cette année, vient égayer un SMS ou un e-mail et ponctuer nos échanges numériques. Derrière ces visages, qui fond un clin d’oeil ou pleurent de rire, se trouve le Consortuim Unicode, une organisation americaine chargée de les selectionner parmi des milliers de propositions.
40 ANS D’HISTOIRE
En 1982, Scott Fahlman, professeur dans une université de Penn-sylvanie, décline le smiley sur son clavier: deux points pour les yeux, un tiret pour le nez et une parenthèse fermée pour le sourire :-).Avec cette suite de caractères typographiques à lire en penchant la tête, l’enseignant cherche à marquer le second degré dans ses échanges électroniques sur le forum de l’université. En 1990 apparaît l’émoticône (de émotion et icône), puis, dix ans plus tard, l’émoji, un terme provenant du japonais qui signifie »dessin » et « lettre ».
Le consortuim Unicode aux commandes
Expressions faciales et pictogrammes reflètent les tendances.
Un visage qui tremble, une oie, une méduse, des mains, des maracas, du gingembre… Trente et un.
80% des français pensent que les émojis rendent une personne plus sympathique et plus drôle(Source: étude Adobe«The Future of Creativity: 2022 US Emoji Trend Report»).
Nouveaux émojis ont ainsi intégré la mise à jour Unicode 15.0. après validation du Consortium Unicode. Créée par les géants de la tech en 1991 – Apple, Adobe, Meta, Google, Microsoft, SAP et Salesforce, entre autres – cette organisation californienne aux pleins pouvoirs établit les standards informatiques permettant des échanges dans toutes les langues. Chaque année, un sous-comité spécialisé dans les émojis se réunit en séance plénière afin d’élire, parmi des milliers de propositions, ceux qui viendront rejoindre la liste des 3633 émojis actuellement recensés par le site Emojipedia.
Les nouveaux venus, moins nombreux que par le passé (en 2021, il y en avait 112 et en 2020, 304) sont désormais accessibles pour Google et le seront à partir de janvier 2023 dans les mises à jour sur Meta (ex Facebook), Twitter ou iOS.
Critères de selection drastiques
N’importe qui peut proposer un nouvel émoji. Il suffit de soumettre un dossier au Consortium Unicode. Mais, pour que la demande soit étudiée, une ribambelle de critères sont à respecter.
Ainsi un émoji doit pouvoir être compris par tous, quel que soit le pays, avoir un usage multiple et être polysémique, c’est-à-dire prendre plusieurs sens, selon le contexte émotionnel – mais également culturel (par exemple, le smiley est perçu comme méprisant ou menaçant en Chine).
Il faut également expliquer pourquoi et comment l’émoji offre une vision « différente » et « visuellement iconique », explique l’organisation sur son site.
Sont exclus d’emblée: la propagande, les variations trop précises autour d’émojis déjà existants, les expressions pouvant faire l’objet d’un rebut ou encore les logos.
Par Sandrine TOURNIGAND
Source: Consortium Unicode.