De plus en plus en Afrique, dans certains pays, des e-cigarettes gagnent du terrain, surtout au niveau des adolescents, et de certaines femmes qui s’adonnent à cette pratique aux dangers réels. Un fléau qui détruit la vie des jeunes garçons comme filles, innocents.
Au Maroc, un adolescent sur huit a déjà fait usage de la cigarette électronique.
Le vapotage multiplie, presque par trois, le risque d’initiation à la cigarette classique.
À chaque coin de rue, dans les salles de jeux ou à proximité des établissements scolaires, de plus en plus d’adolescents s’adonnent à la cigarette électronique. Cette tendance inquiétante représente un défi majeur pour la santé publique, avec des implications potentiellement graves pour la santé et le bien-être des jeunes générations.
En effet, les chiffres récemment dévoilés à cet égard dépeignent un tableau sombre de la situation. D’après l’enquête MedSpad-IV Maroc, 12,5% des adolescents âgés entre 15 et 17 ans utilisent ou ont déjà utilisé la cigarette électronique durant leur vie.
Soit un adolescent sur huit. Selon Dr. Tayeb Hamdi, médecin et chercheur en politiques et systèmes de santé, l’initiation commence très tôt, avant même l’âge de 10 ans, mais débute en général pour la majorité des adolescents à partir de 14 ans.
«Les garçons sont quatre fois plus concernés par ce fléau que les filles. L’enquête nationale a montré que l’expérimentation ou l’initiation à la e-cigarette a débuté chez 7,7% des élèves consommateurs avant l’âge de 10 ans, entre 10 et 12 ans pour 9,6% d’entre eux, entre 13 et 14 ans pour 23,4%, et à partir de 15 ans et plus pour 60% de ces jeunes consommateurs», détaille-t-il.
Et de souligner que les taux d’usage du tabac et de la cigarette électronique parmi les élèves marocains restent inférieurs par rapport à ceux des autres pays de l’Afrique du nord, inclus dans ladite étude, et nettement plus bas comparés à ceux des pays européens.
«Les efforts pour réduire l’usage du tabac commencent à porter leurs fruits avec une baisse de la prévalence des élèves fumeurs d’environ le tiers en l’espace d’une décennie, mais cette baisse est malheureusement compromise par l’arrivée de la cigarette électronique. A cause de leurs arômes fruités, leurs couleurs juvéniles, leur accessibilité souvent facile, et une stratégie publicitaire féroce de l’industrie du tabac, ces nouveaux produits piègent de plus en plus les enfants, les adolescents, les jeunes et les femmes dans une spirale de dépendance meurtrière», alerte le praticien.
Comme le démontrent
de nombreuses études, les liquides utilisés dans les cigarettes électroniques contiennent souvent des niveaux élevés de nicotine, une substance hautement addictive qui peut avoir des effets néfastes sur le cerveau des adolescents toujours en développement.
De plus, les produits chimiques présents dans ces liquides peuvent causer des dommages pulmonaires et cardiovasculaires, ainsi que des effets à long terme.
Dans ce sens, Dr. Hamdi insiste sur le fait que les cigarettes électroniques sont aussi nocives que les cigarettes traditionnelles. «Les études ont prouvé que la cigarette électronique, comme celle classique, cause des maladies comme les cancers, les maladies respiratoires, les maladies cardiovasculaires, la dépression ou encore l’anxiété, et impacte la santé de la femme enceinte et de son fœtus.
Chez les enfants, elle affecte également le cerveau, qui est toujours en développement jusqu’à l’âge de 25 ans, et influence l’apprentissage.
L’usage de la cigarette électronique crée la dépendance, et multiplie, presque par trois, le risque d’initiation à la cigarette classique».
Source: La Quotidienne