Docteur Moumouni ZOUNGRANA, Maitre de conférences à l’UZKZ, a presenté officiellement son ouvrage intitulé « Poétique du tragique dans les chansons funéraires des moosé », ce jeudi 08 mai 2023 au sein de l’Université Joseph Ky Zerbo(UZKZ) de Ouagadougou. La céremonie de dédicace a drainé du monde, tels que des personnalités du monde litteraire, des leaders réligieux et coutumiers, des étudiants, enseignant(es), parents, amis, etc. C’est un document de 282 pages, subdivisé en quatre(4) chapitres, qui nous fait voyager dans l’univers traditionnel moaga.
Pour l’auteur. monsieur Zoungrana, le but de ce travail est de montrer comment, le pathétique et le tragique peuvent produire de la poétique. « Il s’agit de prouver qu’on peut appréhender l’identité culturelle moaga à travers ces chansons funéraires, selon ses explications.
Pour ce faire, l’auteur a combiné plusieurs approches et a convoqué plusieurs disciplines telles l’anthropologie, l’ethnolinguistique et la stylistique.
Le document dont le titre est: «Poétique du tragique dans les chansons funéraires des Moose» nous propose de voyager dans le Burkina Faso et surtout dans le moogo profond.

Selon la présentation de l’oeuvre, ce trajet nous amène droit en même temps dans quatre(4) provinces et
quatre(4) villages : Passoré à Tanwosgo, Zandoma à Gourcy, Sanematenga a
Basneré, Boulkiemde à Siglé. II nous plonge dans les nuits froides ou chaudes au sein des concessions bondées de mondes bigarrés, mus par un seul objectif : se souvenir d’un homme ou d’une femme disparu(e) il y a une ou 2 ans. « C’est aussi rendre hommage à un être cher à toute la communauté. Mais, c’est aussi, porter réconfort et soutien à toute une famille ou communauté éplorée ».
Enfin, ce voyage parle de la mort.
Or, Epicure, dans la lettre sur le bonheur disait: « quand nous sommes la, la mort n’est pas là. Quand la mort est là, c’est nous qui n’y sommes pas » « Elle ne concerne donc ni les vivants ni les trépassés, étant donné que pour les uns, elle n’est point et que les autres ne sont plus ».
Pourtant, ce soir nous allons embarquer avec Dr Zougrana pour explorer les méandres et les coulisses du cycle de la vie de l’homme moaaga : naitre, s’initier, se marier et mourir.
Nous ferons un stationnement de longue durée à la dernière gare estampillée « la mort ». Un gros zoom y est fait sur un pan important. A savoir « les funérailles » mais surtout « les chansons sur ces funérailles en milieu moaga ».
Le document est de 282 pages. Il est subdivisé en quatre(4) chapitres :
• le premier chapitre présente la société moaga à travers son organisation sociale, économique et politique;
• le deuxième chapitre décrit la syntaxe en terme d’organisation des funérailles en pays moaga;
le troisième chapitre traite de la question de la littérature orale et des funérailles en faisant le panorama des genres oraux qui font de cette tribune leur cadre d’expression;
Enfin, le dernier chapitre analyse les chansons sous un angle anthropologique et littéraire. Cet ouvrage nous fait voyager dans l’univers traditionnel moaga pour découvrir la force de la parole, parole incarnée dans la chanson, chanson qui a la capacité de transformer le tragique, le dramatique, la douleur en un art poétique.
C’est ainsi que dès l’introduction, l’auteur accorde une place centrale à la parole dans la transmission du patrimoine dans les sociétés traditionnelles. La chanson est un style des genres oraux et la chanson funéraire est hermétique.
Plusieurs auteurs, Albert Ouedrago, Degore, Ngimbi, se sont intéressés à cette thématique importante dans le Moogo.
En consacrant un ouvrage aux chansons funéraires, Dr Zoungrana veut apporter à la littérature son caractère sacré.
De façon analytique, la revue des parties essentielles de l’œuvre.
Chapitre I: Les Moosé du Burkina Faso:
Au premier chapitre, à la suite des autres, A D D Albert (1933), de Izard(• 1985), de Kawado (2002), Pacéré (2009), de Y. Tiendrebeogo (2010), de A.
Ouedraogo(2014) et B. Beucher(2017), l’auteur nous plonge dans l’organisation socioéconomique, politique et culturelle des Moosé.

On y apprend que l’agriculture est la principale activité des Moosé, car la terre fait partie des biens, reste un critère de richesse. L’élevage vient à la 2ème place, l’artisanat et l’exploitation artisanale à la troisième.
Quant à l’organisation politique et religieuse, la société moaga est organisée autour d’un pouvoir centralisé. Ce pouvoir est de type politique. Il est détenu par le Naaba qui détient sa légitimité de la tradition.
Le pouvoir religieux est du ressort des Nyonyonsé et des forgerons à l’image des Teng-soaba et des Sã-naaba.
Egalement, on apprend qu’à l’origine, les Moosé pratiquaient le Ma-kuure , qui est une forme de spiritualité qui croit à l’existence d’un seul Dieu appelé Wennaam, à qui l’homme accède par l’intermédiaire des divinités et des ancêtres.
Carole S.
Images Photos Hamza J. B