Le mois d’octobre, dédié généralement au cancer du sein, est aussi appelé octobre Rose, est un mois de campagne de sensibilisation d’information et de mobilisation de la population, autour de la lutte contre ce mal. À cet effet, nous avons rencontré madame EHAKO Marie Claire, le 29 octobre 2023, à Ouagadougou. Suivez en.
Pouvez- vous vous présenter à nos cher(es)s lecteurs(ices)?
Bonjour Madame, je suis Mme EHAKO Marie Claire, Burkinabé, sociologue, consultante Indépendante en formation des adultes et Présidente de l’Association de Lutte Contre les Cancers Féminins ONG Eurêka.
– Présentation de votre association svp?.
L’Association de Lutte Contre les Cancers Féminins ONG Eurêka est une association de droit burkinabé créée en 2016 avec un élargissement de ses objectifs en 2020.
Elle est composée de personnes atteintes et affectées de cancers féminins, de membres sympathisants et des professionnels de la santé.
Elle est ouverte à toutes personnes sensibles à la cause des cancers.
Elle œuvre dans la sensibilisation des femmes et des hommes à l’importance de la prévention du cancer du sein (adoption d’un mode de vie sain, la connaissance de son corps et l’apprentissage et la réalisation régulière de l’auto-examen des seins..), l’organisation de dépistage précoce et les mammographies encouragées à faire auprès des professionnels de la santé pour détecter chez les femmes les cancers de seins à un stade plus précoce, ce qui augmente la chance de guérison ; le soutien pour le traitement dans la mesure des possibilités, l’accompagnement affectif et psychologique des personnes atteintes et affectées, l’animation des espaces d’échanges et le plaidoyer.
–Le mois d’octobre est un mois dédié à la sensibilisation, la prévention, bref à la lutte contre le cancer du sein?
Oui, le Mois d’Octobre, nommé Octobre Rose a vu le jour aux Etats-Unis dans les années 1980, à l’initiative de l’American Cancer Society. Il a été lancé en réponse à la nécessité de sensibiliser la population au cancer du sein et à l’importance du dépistage précoce. Le ruban rose est devenu le symbole de cette campagne annuelle.
En France, Octobre Rose a été introduit en 1994 par l’Association Le Cancer du sein, parlons-en !
Je dirai qu’Octobre Rose est une campagne Mondiale qui a pour but de sensibiliser, d’informer et de mobiliser la population autour de la lutte contre le cancer du sein, en mettant l’accent sur la prévention, le dépistage précoce et la recherche. Elle joue un rôle essentiel dans la sensibilisation du public à cette maladie et dans la collecte de fonds pour soutenir la recherche et les programmes d’accompagnement des patientes..
–Pouvez-vous nous faire l’état de l’évolution de la lutte ?
La pathologie du cancer notamment le cancer du sein est de plus en plus développée et fait ses ravages dans les familles. Le cancer du sein est une maladie grave, mortelle, non contagieuse ni sexuellement transmissible qui se guéri quand c’est détecté tôt.
Le Gouvernement burkinabé a adopté une stratégie de lutte contre les cancers qui met l’accent sur la prévention et la gratuité de la radiothérapie.
Les Organisations de la société civile mènent aux côtés du gouvernement des actions holistiques allant dans le sens de la prévention (sensibilisation et campagnes de dépistage gratuit), l’accompagnement des patientes, les soins palliatifs et le plaidoyer.
– Quel est le constat sur le terrain?
Force est de constater que beaucoup de personnes sont informées sur la maladie et font leur suivi. Cependant, malgré les sensibilisations et les campagnes annuelles de dépistage gratuite organisées par diverses structures dont notre association ONG Eurêka, la majorité des populations n’est pas informée. L’ignorance de la maladie fait que les cancers féminins sont toujours considérés comme des sujets tabous. Les femmes cachent la maladie et vont en consultation à un stade avancé de la maladie.
–il y a-t-il de l’amélioration ? -La sensibilisation porte-t-elle ?
Ou les femmes sont toujours victimes du mal ? -Quels sont les chiffres, les statistiques ?
Je peux dire qu’il y a de l’amélioration quant à ce qui concerne l’information et la sensibilisation des populations. C’est ce que nous faisons le plus. Ainsi, les gens ont des informations sur la maladie et surtout sur les signes d’alerte qui devraient amener la patiente à aller en consultation chez un professionnel de la santé.
Mais parallèlement, la maladie continue de faire des ravages. Selon les statistiques du GLOBOCAN, en 2021, sur 1927 Nouveaux cas de cancer de sein diagnostiqués au Burkina Faso, on a déploré 1142 cas de décès. C’est énorme ! On maximise les sensibilisations mais souvent, par défaut d’argent, les femmes tardent avant d’aller en consultation où carrément, elles vont chez les tradi-praticiens. D’autres vont dans les églises pour des prières de guérison.
À suivre la 2è partie...
Interview réalisé par Irène Soulama