Karangasso : Enlèvement d’une religieuse

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Une religieuse colombienne, du nom de Gloria Cecilia Argoti, âgée d’environ 50 ans, a été enlevée mardi soir vers 21H 47 mn à la paroisse de Karangasso, un village situé à 45 km de Koutiala, dans la Région de Sikasso.

Ce sont quatre individus cagoulés qui se sont introduits dans les chambres des religieuses avec des armes à feu, des machettes et des couteaux. Se présentant djihadistes, ils réclament le coffre, de l’argent et la clé de l’ambulance du Centre de santé de la mission qu’ils emportent. Ils abandonnent l’ambulance sur la route et continuent en motos. Le véhicule a été retrouvé à un carrefour sur la route Koutiala-Koury avec à son bord trois ordinateurs. Les ravisseurs avaient, en fait, enlevé 2 sœurs avant d’abandonner la deuxième hors de la paroisse. Ainsi, ils ont pu passer inaperçus en motos avec leur otage. Ont-ils laissé un message en abandonnant l’une d’entre elles ? Nous l’ignorons. Les recherches sur le terrain continuent par les équipes de la gendarmerie, de la garde nationale et populations.
Il faut rappeler que la zone où la bonne sœur a été enlevée n’est pas loin de la frontière Mali-Burkina. En général, les ravisseurs ne revendiquent l’enlèvement que quelques jours plus tard.
Le temps de se mettre en lieu sûr et de tourner et monter les vidéos de l’otage qui sera diffusée en ligne. Avant ce rapt, il y a eu deux autres enlèvements dans notre pays en moins d’une année. Une humanitaire suisse a été kidnappée le 7 janvier 2016 à Tombouctou.
Le 25 décembre 2016 à Gao, une Française a été enlevée. Si les ravisseurs de la Suissesse ont revendiqué leur acte, ceux de la Française restent toujours muets. Le gouverneur de la Région de Sikasso, Bougouzanga Coulibaly, a rencontré hier les chefs de villages et de quartiers. Il leur a demandé la collaboration de toute la population de la Région pour retrouver Gloria Cecilia qui a fait environ 10 ans au service des populations de Karangasso.
Ces actes de terrorisme qui ternissent chaque jour davantage l’image de notre pays à travers le monde, constituent un défi aux forces de défense et de sécurité de notre pays, ainsi qu’aux forces onusiennes et françaises évoluant sur notre sol.
Il y a une seule solution : le renforcement du dispositif sécuritaire permettant de traquer efficacement les auteurs de ces actes. Cela n’est possible qu’avec le réarmement moral et matériel de nos forces de défense et de sécurité. Ce qui demande un temps plus ou moins long. En attendant, les forces onusiennes et françaises doivent épauler les nôtres pour sécuriser le pays.
Si les Français sont peu nombreux pour couvrir le territoire, la MINUSMA est mal outillée pour faire face à la situation. Le Mali a poussé à la roue aux Nations unies pour obtenir un mandat plus robuste. Cela fut fait depuis l’année dernière. Mais à présent, ce renforcement du mandat tarde à se concrétiser sur le terrain.
Le président de la République Ibrahim Boubacar Keita ne rate aucune occasion pour en appeler à la communauté internationale de doter la MINUSMA de moyens adéquats afin qu’elle puisse nous aider efficacement à lutter contre le terrorisme qui menace dangereusement le processus de paix issu de l’Accord pour la paix et la réconciliation.

A. DIARRA
avec F. DIABATE
Amap-Sikasso

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