La coalition nationale contre le mariage d’enfants au Burkina Faso (CONAMEB) a organisé en collaboration avec l’UNICEF une caravane de presse sur le mariage d’enfants dans la région de l’Est les 23, 24 et 25 juillet 2018. Cette activité s’inscrit dans le cadre des actions de sensibilisation entreprises par la CONAMEB pour venir à bout de ce phénomène qui est persistant dans la région. Lundi dernier la caravane a pu rencontrer les autorités administratives et religieuses de Fada N’gourma engagées dans l’éradication de ce fléau.
La délégation venue de Ouagadougou est composée d’une dizaine de journalistes et des membres de la coalition nationale contre le mariage d’enfants au Burkina Faso (CONAMEB). Elle est conduite par Hortense LOUGOU / KABORE membre du comité exécutif. La caravane a eu une séance de travail dès son arrivée à la direction régionale de la femme, de la solidarité nationale et de la famille. Elle a porté sur la situation du mariage d’enfants dans la région de l’Est. Le constat fait par le Directeur régional Abdoul Karim TIENDREBEOGO est claire : les indicateurs montrent la persistance du phénomène dans la région de l’EST. Les chiffres parlent d’eux même le taux de prévalence est de 71% contre une moyenne nationale de 51 %. La région arrive en 2ème position après le Sahel qui totalise une moyenne de 76 %. Le phénomène se traduit par le mariage forcé, le mariage précoce et le rapt d’enfant. Le rapt d’enfant est très fréquent dans la région de l’Est. Selon le Directeur régional Abdoul Karim TIENDREBEOGO ‘’ il tire son origine dans les pratiques culturelles car le rapt d’enfant traduit un acte de bravoure ‘’. Sans oublier ‘’ les aspects économiques : La pauvreté des ménages et des familles ‘’ sont des causes explicatifs. L’oisiveté est à l’ origine aussi du mariage d’enfant dans la région de l’Est. Les cas enregistrés surviennent le plus souvent en saison sèche avec un pic pendant les années de bonnes récoltes. ‘’ Il faut travailler à sensibiliser pour la prise de conscience afin de lutter contre les réticences et les résistances face au phénomène. Pour venir à bout de du mariage d’enfants, il préconise ‘’ une synergie d’action entre les acteurs étatiques, les responsables coutumiers et religieux, mais aussi les partenaires de l’Etat à savoir les associations institutions et les ONG’’. Les moyens logistiques matériels et financiers pour la prise en charge restent insuffisants à la direction régionale de la femme, de la solidarité nationale et de la famille. Mais le processus général de prise en charge est mis en branle lorsque des cas sont enregistrés. Les plaidoyers se poursuivent avec les partenaires pour élargir la prise en charge. La coalition nationale contre le mariage d’enfants au Burkina Faso (CONAMEB) existe depuis novembre 2013. Elle est composée de 67 membres répartis dans les 45 provinces du Burkina. Trois structures chargées de la coordination de la (CONAMEB) sont l’Association POUGSADA, MBDHP et l’association Voix de Femme.
Définitions de quelques concepts clés
• Mariage forcé
Union entre un homme et une femme sans le consentement de l’un ou des deux.
• Mariage précoce
Union entre un homme et une femme qui ne respecte pas les conditions d’âge prévues par la loi. (Lexique des concepts usuels : section de l’action sociale)
• Rapt
Le rapt s’entend de l’enlèvement et de la séquestration d’une mineure, d’une fille ou d’une femme en vue de lui imposer un mariage ou une quelconque union.
D.KAFANDO/www.fasoamazone.net
[…] que nous-mêmes nous avons ratifiés », fait observer Momo Ibaranté, membre de la Coalition nationale pour l’élimination du mariage […]