Gestion de la crise sanitaire au Burkina Faso: L’opposition politique invite le gouvernement à subventionner les denrées de grande consommation

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L’hebdomadaire point de presse du chef de file de l’opposition politique (CFOP) s’est tenu ce jour mardi 7 avril à Ouagadougou. Mamadou KABRE, Président du PRIT-Lannaya et Amadou Diemdioda DICKO, Vice-Président de l’UPC ont tenu en haleine pendant plus d’une heure de temps les journalistes sur différents points en lien avec la situation nationale.

Il s’agit de la gestion de la crise du Coronavirus au Burkina Faso, la crise sécuritaire et la suspension de salaires de fonctionnaires.

Comme il fallait bien s’y attendre, le point de presse de l’opposition politique burkinabè s’est largement penché sur la gestion de la crise du coronavirus au Burkina Faso.

A la date du 6 avril, le pays enregistrait 364 cas confirmés, avec 108 guérisons et malheureusement 18 décès.

A ce stade de la lutte contre cette pandémie, l’opposition politique félicite et encourage l’ensemble des agents de santé qui, malgré les conditions difficiles de travail font vaillamment face au coronavirus, et permettent que des Burkinabè infectés en guérissent.

Aussi l’opposition dit prendre acte des différentes mesures prises par le chef de l’Etat pour mieux contrer la progression du Covid-19 au Burkina Faso.

Cependant, elle note avec regret les propos du gouvernement notamment de la ministre de la santé faisant croire aux populations que le pays était prêt à affronter le coronavirus.

Alors qu’il en était rien. Selon elle, c’est ce qui justifie le tâtonnement, l’improvisation et la contradiction dans les décisions prises.

Même si l’opposition salue les mesures d’accompagnement prises par le chef de l’Etat, toutefois, elle formule quelques observations.

En effet, selon le CFOP, l’écrasante majorité des Burkinabè, c’est-à-dire les paysans, a été royalement ignorée. Aussi, le Président aurait passé sous silence la brulante question de l’IUTS sur les primes et indemnités. En plus, le CFOP estime que rien n’a été dit concernant les salaires suspendus suite à la dernière grève générale de la Fonction publique.

Pires, les mesures s’étendent à fin juin, alors que rien ne garantit que la lutte ne serait pas plus longue, estime Amadou Diemdioda DICKO, Vice-Président de l’UPC, l’un des conférenciers.

Mamadou KABRE, Président du PRIT-Lannaya, l’autre conférencier s’offusque contre le fait qu’aucune décision d’accompagnement ou d’encouragement n’ait été prise concernant les agents de santé, intrépides soldats qui luttent contre le COVID 19. « Rien n’a été dit sur l’avenir des élèves, des étudiants et des stagiaires, à l’approche des dates habituelles des examens scolaires. Idem pour les enseignants et les fondateurs d’établissements d’enseignement privés qui souffrent de cette fermeture anticipée », a-t-il ajouté.

Pour l’opposition, de façon globale, les mesures annoncées par le Président du Faso vont soulager certaines couches sociales juste pour 3 mois, mais n’éviteront ni à beaucoup d’entreprises de tomber en faillite, ni au Burkina Faso de connaitre de graves tensions de trésorerie.

En ce qui concerne le plan de riposte révisé et chiffré à 177 milliards de Francs CFA, l’opposition politique que c’est juste une nouvelle caverne d’Ali Baba pour le régime du MPP.

« Dans ce document rendu public, plus de 121 milliards de Francs CFA sont prévus pour l’hébergement de 133.000 malades du coronavirus dans des hôtels pendant 14 jours. Soit 50.000 Francs de frais d’hôtel et 15.000 Francs de frais de restauration par malade et par jour », fustigent les conférenciers.

Si pour l’opposition, le meilleur remède contre le coronavirus à ce jour demeure le confinement, il est souhaitable que le gouvernement commence par subventionner massivement les denrées de grande consommation: céréales, huiles, sucre, savon, dont le prix a connu d’ailleurs une augmentation significative ces derniers jours.

L’opposition invite l’ASCE, et les OSC de lutte contre la corruption, à ouvrir l’œil et le bon dans la gestion de la somme allouée au plan de riposte contre le covid-19.

Pour sa part, l’Opposition politique a indiqué avoir collecté une somme d’argent qui servira à faire un don très bientôt pour contribuer à la lutte contre le coronavirus dans notre pays.

La lutte contre le covid-19 ne doit pas nous faire perdre de vue le terrorisme qui sévit dans notre pays.

 

C’est pourquoi le CFOP interpele le Gouvernement et l’ensemble des forces vives de la Nation, sur la nécessité de consacrer une bonne partie de notre énergie à la lutte contre l’insécurité, et à la défense de l’intégrité territoriale du Burkina Faso. « En outre, l’élan de solidarité à l’endroit de nos frères et sœurs déplacés ne doit pas faiblir, malgré les nouvelles épreuves qui émergent ».

Sur les retenues et suspensions de salaires de fonctionnaires, l’opposition juge cela illégale et inopportune.

Le CFOP invite le Gouvernement à renouer le Dialogue avec les syndicats, à supprimer purement et simplement l’IUTS sur les primes et indemnités, et à rembourser avec diligence les salaires retenus. « C’est à ce prix qu’il y aura un retour à la sérénité dans l’Administration », estime-t-il.

A cette conférence de presse, une minute de silence a été observée en la mémoire de Moustapha Laabli Thiombiano, grand homme de médias et de culture, décédé le lundi 06 avril des suites de maladie.

Mami O.

Faso Amazone.net 

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