Décapage des états de surfaces des sols : une activité qui fait vivre

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Des personnes d’un âge avancé ou des veuves font du décapage des états de surface des sols leurs principales activités malgré les risques que cela présente pour elles. Ces personnes gagnent leurs pitances à travers cette activité qui est pourtant interdite par les autorités municipales. Mais ont-elles le choix ? N’est-ce pas par nécessité qu’elles pratiquent cette activité ? En vue de mieux comprendre les motivations, le quotidien fasoamazone.net,  s’est intéressé au décapage des sols qui cause des problèmes aussi bien pour les personnes qui le pratiquent que pour l’environnement.

Mme Ouedraogo Salimata en plein balayage de sable.

Pendant la saison hivernale, le ruissèlement des eaux de pluie entraine du sable et autres résidus solides sur les voies ou dans des clairières.

Ces acheteurs viennent payer le sable chez Mme Ouedraogo à 5000 la charette et 7500f le taxi moto

Ce qui donne occasion à des personnes d’un certain âge ou à certaines veuves de décaper ces dépôts de surface des sols afin de subvenir à leurs besoins.

Ces tas de sable attendent clients

Le ramassage du sable est une activité connue dans la plupart des localités du Burkina mais principalement dans les centres urbains. Malgré que le décapage des sols détruit l’environnement et présente des risques de maladies, ces personnes qui le pratiquent n’ont certainement pas d’autres choix.
Salimata Ouédraogo qui ramasse le sable depuis qu’elle a perdu son époux il y a quatre (04) ans, dit scolariser ses enfants et s’occuper de sa famille à travers cette activité. Quant à Belèm Awa 67 ans, elle ramasse le sable il y a de cela onze (11) ans.

Ces t’as des sable attendent d’être enlévéd.

À la question de savoir ce que font ses enfants, Awa Belèm les larmes aux yeux, dit qu’elle n’a pas eu d’enfant jusqu’à ce qu’elle soit abandonnée par son mari. « C’est vrai qu’il y a des moments où des gens m’aident avec des vivres, mais ils ne sont toujours pas là quand j’ai des soucis.

Comme je peux toujours faire quelque chose, je ramasse le sable pour vendre et cela m’aide beaucoup », a-t-elle signifié.
Ces femmes qui font du ramassage de sable leur principale activité de revenue sont exposées à des maladies.

Mr Bélo HEMA, ingénieur agro-pédologue au Bureau National des sols (BUNASOLS).

Selon Bélo HEMA, ingénieur agro-pédologue au Bureau National des sols (BUNASOLS), l’activité présente énormément de risque et génère des impacts pour la personne qui la pratique. « Ces gens sont en contact avec le sol et le fait de soulever la poussière, ils vont inhaler cette poussière par les yeux, le nez et la bouche. Ce qui peut créer un problème de vision, respiratoire et à la longue de la silicose« , a-t-il indiqué.

En plus des problèmes liés à la santé, le décapage de sol est une activité de dégradation des voies et des sols. De l’explication de M. HEMA, il y a trois principales couches au niveau du sol. La partie supérieure (l’horizon A), la couche d’accumulation (l’horizon B) et l’horizon C. « Le ramassage du sable est un décapage de l’horizon supérieur A », a affirmé le pédologue. À l’écouter, cette couche de surface est plus riche en matière organique.

Donc, le fait de balayer le sol, l’on enlève cette matière organique et le sol devient impropre à l’agriculture.

L’ingénieur Bélo HEMA suggère à ces femmes d’abandonner cette activité parce qu’elle est source de beaucoup de problèmes. Par ailleurs les personnes de bonne volonté sont interpellées à faire parler leur cœur,  pour aider ces personnes défavorisées.

Le Ministère en charge de la femme, de la solidarité et de l’action humanitaire doit intervenir pour permettre à ces femmes de pouvoir vivre dignement.

Jeanne Z.LAYA

Fasoamazone.net

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