Le Burkina Faso, à l’instar des autres pays du monde entier commémore le 8 mars de chaque année comme journée internationale de la femme. Cependant, la célébration depuis un certain temps, enregistre de moins en moins de l’engouement. Pour mieux comprendre cet état de fait, une équipe de votre journal en ligne www.fasoamazone.net est allé à la rencontre de certains commerçants de la capitale, le dimanche 06 mars 2022. Lisez plutôt !

A moins de 24 heures du 8 mars, les populations de la ville de Ouagadougou semblent passer sous silence cette journée consacrée à la gente féminine. Sur ce point, certains burkinabè confient que le changement de régime et l’avènement de l’insécurité en sont les causes premières.

Une chose qui est confirmée par Mme Sankara vendeuse de pagnes de 8 mars au marché de Nabi Yaar. « Depuis la chute de Blaise Compaoré, la journée de 8 mars a perdue de sa valeur. Elle était bien organisée avec une mobilisation des femmes afin de ne pas manquer ce rendez-vous », signale-t-elle.
Cette dame de la quarantaine révolue, poursuit que la motivation était basée surtout sur la couleur du pagne que la première dame à l’époque, va porter.
« Les femmes se bousculaient pour avoir la même couleur de pagne que l’ex première dame, Chantal Compaoré. Le prix de cette couleur choisie par celle-ci ne constituait plus une barrière pour les femmes de s’en procurer quel que soit le montant », foi de la vendeuse selon qui, le prix variait entre la somme de 7 000 à 7 500 F CFA. Et d’ajouter que le stock de pagne se vendait bien. De son avis, les associations et organisations des femmes y mettaient du sien à travers des commandes de pagnes pour leurs membres.

Mme Sankara soutient que le pagne qui est vendu à 6 000 F CFA de nos jours, peine à sortir. Elle cite les cas des années 2019, 2020 où après la journée de la femme, les prix chutent de 6 000 à 3 000 F CFA.
« Comme la commémoration de cette journée n’a plus de valeur aux jeux des femmes, certaines préfèrent acheter le pagne quelques jours après la fête pour l’avoir à bas prix,(1000f )», a-t-elle déploré.
Une situation, dit-elle, qui dénote à la fois d’une dévalorisation du 8 mars et d’une perte en matière de recettes pour les revendeuses ou revendeurs. « Ce qui a fait que je n’ai pas commandé beaucoup de pagne de 8 mars cette année », confie-t-elle.

La jeune couturière, Korotimi Traoré exprime son désespoir sur le fait qu’elle n’a pas eu le quart du marché comparativement à l’année précédente. Elle avance que les quelques clientes enregistrées dans son atelier est une preuve que les femmes ne s’intéressent plus à la journée du 8 mars.

Bruno Soubéiga est commerçant au marché de Rood-Wooko. De même avis que les autres intervenantes, il souligne le phénomène du terrorisme qui empêche les commerçants qui venaient des campagnes pour des grandes commandes.
Zonouhan LAYA