Salimata Ouédraogo/ Nikièma : La cordonnière qui évite de sombrer dans l’ennui

0
791
Dame SalimataOuedraogo/Nikièma

Salimata Ouédraogo/Nikiema fait partie de la génération des femmes qui refusent de guetter chaque soir le retour de son mari à la maison pour les subsides. Installée au marché de Nioko 1, elle répare les chaussures depuis plus d’un an. Votre quotidien en ligne Fasoamazone.net,  l’a rencontrée le lundi 21 mars 2022 dans son  atelier  de travail.

Assise dans son atelier de travail, Salimata Ouédraogo commence à examiner l’état des chaussures que les clients lui ont apporté. Tout en fixant le prix, la dame de 43 ans avoue sans ambages, sa passion pour le métier de cordonnerie.

Du haut de ses 1,70 mètres, cette artisane hors pair confie qu’elle faisait de petits commerces. Et cela, poursuit-t-elle, dans le but de soutienir mon mari. « Parfois, l’argent de la popote qu’il donne ne suffit pas et je complète le manquant », lance-t-elle entre deux larges sourires.

Dans l’exercice de ses activités commerciales, la jeune dame se retrouve dans une situation de mévente.  Sa contribution aux charges familiales est de plus en plus difficile. Une telle chose qui la conduira à rejoindre son mari dans la cordonnerie. Celui-ci recevait de nombreux clients avec un grand nombre de chaussures à réparer qu’il arrivait à peine à les satisfaire.

Pour Mme Ouédraogo, la décision de donner un coup de main à sa moitié a permis une maitrise de l’art. Le décollage, la couture du cuir des chaussures, la réfection des semelles sont entre autres les différentes techniques d’un travail bien fait.

Le couple Ouedraogo en pleine travail de coordonnier

Bruno Ouédraogo est l’époux de dame Salimata. Tout en échangeant avec un client, il finissait de coudre à la main deux pairs de sandales.

Entre deux balbutiements, M. Ouédraogo confirme les dires de son épouse. Tout décontracté, il déclare que l’apprentissage n’a duré que peu de temps. Puisque, est-il convaincu, la volonté est la mère de toute réussite dans un savoir-faire.

Mme Ouédraogo affirme qu’aujourd’hui, ce travail leur permet à tirer leur épingle du jeu. « On ne peut dire que le gain journalier peut réaliser de grand projet. Mais, l’essentiel est que nous ne manquons de rien juste pour satisfaire les besoins de la famille », se réjoui-t-elle.

Couple de coordonniers

Leur recette journalière varie entre 4 000F à 6 000F CFA. Pendant les périodes de vaches maigres, ils se retrouvent avec 2000F ou 2500F. Chose, murmure-t-elle, qui permet d’honorer la scolarité de leurs quatre (04) enfants.

Par ailleurs, l’idée dans laquelle dame Salimata s’est prescrite consiste à se nourrir à partir de l’usage de ses dix doigts. Pire, dit-elle entre un coup d’aiguille, le fait de rester à la maison sans faire aucune activité quelconque n’est pas chose aisée. Car, avance-t-elle, le poids de l’ennui et l’insatisfaction des besoins accroissent les soucis.

Et sur ce point, l’écrivain français, Voltaire n’avait-il pas raison de dire que le travail éloigne l’homme de trois grand maux : l’ennui, le besoin et le vice ?
Zonouhan LAYA

Fasoamazobe.net

 

LAISSER UN COMMENTAIRE

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.