Carême: La femme chretienne, pour supporter la détresse, l’angoisse, doit poser son regard sur la Vierge Marie(Vicaire)

0
344

À l’occasion du carême chretien, qui débute avec la célebration du Mercredi des cendres, le 22 fevrier 2023, votre média Faso Amazone.net, a rencontré le Vicaire de la paroisse, qui nous explique de long en large, le carême chretien, les préceptes et recommandations à suivre. Lisez ci dessous ces preceptes svp.

FAm: Quelle est la signification du carême chrétien?
Le carême chrétien désigne la période préparatoire à Pâques (du latin quaranta, quarante, cette phase dure quarante jours).

C’est un temps de pénitence et de conversion qui s’ouvre avec le Mercredi des Cendres et culmine dans la semaine qui précède Pâques, la semaine sainte. Dans l’Eglise primitive, c’est le temps privilégié de préparation au baptême. De nos jours, il est un temps de combat spirituel dans lequel le Christ s’associe aux hommes pour lutter contre Satan, contre le mal et établir son règne de paix, de justice et d’amour.

Saint Paul et plus tard les premiers chrétiens considéraient la foi comme un combat à la suite du Christ dont les armes sont la prière, l’aumône et la pénitence. « Nous ne combattons pas à la manière purement humaine.

En effet, les armes de nos combats ne sont pas purement humaines, elles reçoivent de Dieu la puissance qui démolit les forteresses » (1Co 10, 3-4).

Le symbolisme des cendres du mercredi représente à la fois, dans l’Ancien Testament, le péché et la fragilité de l’homme (Sg 15, 10 ; Ez 28, 18 ; Ml 3, 21) : se couvrir de cendres, c’est exhaler la douleur au sein de l’épreuve, et manifester sa conscience et son regret du péché.

L’homme est poussière et dans sa vie de chaque jour, en posant chaque geste, se remémore des paroles de l’imposition des cendres : « souviens-toi que tu es poussière, ou, convertissez-vous et croyez à l’évangile ».

FAm: Pourquoi le carême chrétien ?
Nous pouvons donc dire que la question du pourquoi du carême chrétien peut être répondue en deux volets. Premièrement, la cause principale du carême chrétien est d’échapper aux pièges du Satan.

Jésus, le fils de Dieu et Dieu lui-même a été tanté. Ses disciples ne peuvent échapper aux tentations du Diable comme le soulignent symboliquement le livre de l’Apocalypse : « le Dragon se mit en colère contre la Femme, il partit faire la guerre au reste de sa descendance (que nous sommes), ceux qui observent les commandements de Dieu et gardent les témoignages de Jésus » (Ap 12, 17).

Deuxièmement, c’est s’attacher à Dieu, imiter Jésus qui a jeuné quarante jours et quarante nuits, « être encore plus saint ». En effet, chaque homme, à un moment donné, a parfois en lui le sentiment d’une faute impardonnable, d’une déchirure interne dans la tranquillité de son être, d’une souillure ineffaçable, d’un échec cuisant qui le cloue et transporte son âme aux enfers. Il a besoin de paix, d’être libéré, d’être pardonné, d’être compris, d’être aimé. Il y a donc un désir de perfection, un désir de remédier la blessure causée par les tribulations de la vie. Dieu peut lui donner cet amour, cette liberté, ce pardon et cette paix.

FAm:  Qu’est-ce que le mardi gras ?
En relisant l’histoire, nous verrons que l’origine de la fête « mardis gras » n’est pas d’origine chrétienne.

Elle est d’origine païenne car selon le calendrier lunaire romain, le mois de mars marquait le début de l’année et cette période était l’occasion de fêtes débridées durant lesquelles on se déguisait et on mangeait plus que de raison, célébrant le renouveau de la nature.

Précédant le Carême dans la tradition chrétienne, cette journée était, pour chrétiens, l’occasion de vider leurs réserves et de manger tout ce dont ils seraient privés pendant plusieurs semaines.

C’est ainsi que naitre le carnaval qui vient du latin “carnelevare” qui signifie “enlever la viande”, et donc “entrer dans le carême”. Le mardi gras est le point d’orgue de ces quelques jours durant lesquels tout est permis. On se déguise, on dissimule son visage derrière un masque, et on s’affranchit des contraintes sociales et de la bienséance.

FAm: Comment le chrétien catholique doit-il observer le carême ?, comment doit-il se comporter ? et les femmes ?

Pour mieux vivre le carême, les chrétiens sont invités à observer les orientations traditionnelles que sont la prière, la pénitence et le partage.

La prière consiste à renouer sa relation avec Dieu, choisir des moments et des lieux de prière, aller en pèlerinage, participer au chemin de croix, reciter le chapelet, faire adoration.

Quant à la pénitence, c’est un moment de discipliner sa chair qui peut être des occasions de chute ou de péché. Cela se passe par les mortifications, l’abstinence, le jeûne, les privations. Le jeûne est une pratique courante dans la bible : Isaïe 58, 3-6 ; Joel 2, 12 ; Zacharie 7, 5 ; Jonas 3, 5 ; Mathieu 6, 16-18. Quant au partage, il est l’expression du cœur qui aime et qui a pitié de celui qui est dans le besoin.

Ces trois orientations sont des guides pour notre comportement durant ce temps de carême car l’expérience religieuse s’enracine dans le vivre concret de chaque homme.

Ce ne sont donc pas des préceptes généraux à appliquer froidement mais un effort permanent d’améliorer sa vie, sa relation avec les autres et avec Dieu.

Premièrement, il faut noter notre attitude envers Dieu qui s’exprime dans la prière. « Si nous ne pouvons pas toujours participer à la messe, dit le pape François dans son message pour le carême 2023, lisons les Lectures bibliques jour après jour, y compris avec l’aide d’internet. »

La deuxième attitude consiste à entrer en nous-mêmes, c’est-à-dire retrouver des moments de silence pour relire sa vie, se réconcilier avec son histoire, se pardonner soi-même, transcender ses faiblesses et ses erreurs du passé, puis prendre des résolutions pour l’avenir.

Dès le premier jour du Carême, Jésus nous invite à rentrer dans notre chambre intérieure ; là-bas, nous prierons notre Père qui voit dans le secret et nous trouverons des énergies nouvelles pour construire avec Dieu un monde de paix.

La troisième attitude pose notre dévolu sur l’autre : les blessés abandonnés sur « les routes de Jéricho de notre monde », les malades et les souffrants, les pauvres et les faibles auxquels le Christ s’identifie. Dans notre contexte actuel, les personnes déplacées internes constituent des sanctuaires de souffrance et nécessitent que nous nous courbions pour nous salir et donner du réconfort.

Car « en plus des Écritures, continue le pape, le Seigneur nous parle à travers les frères, surtout par les visages et par les histoires de ceux qui ont besoin d’aide ».
La question spécifique qui mentionne le statut de la femme donne une touche particulière et nécessite qu’on s’interroge sur la situation de la femme au Burkina Faso en particulier et en Afrique en général.

On déplore généralement des injustices et des violences faites aux femmes : femme à qui l’on abandonne l’éducation des enfants et le soin du foyer, femme trahie et humiliée par des idéologies mortifères des politiques du moment. Dans ce temps de carême, loin d’inciter une insurrection féminine, la femme peut poser son regard sur la Vierge Marie, modèle de toutes les femmes qui a bravé les épreuves jusqu’au pied de la croix en luttant pacifiquement pour la reconnaissance de ses droits. Quand pèse la détresse, l’angoisse, le chapelet est un remède efficace pour supporter les épreuves.

FAm: Y’a-t-il des avantages pour le chrétien au sortir de carême ?, et quelles grâces procure-t-il aux chrétiens ? (passages bibliques)

À cette question, rejoint celle-ci : quelle a été l’avantage pour Jésus de souffrir, de mourir sur la croix ? On répond facilement pour sauver nous les hommes dont il a aimé violemment. Il nous a ainsi révélé un si grand mystère par sa mort qui est la résurrection.

Nous sommes donc promis à cette résurrection, c’est-à-dire communier à la vie bienheureuse de Dieu qui est la plus grande grâce. En rappel, dans le jardin de la genèse, Dieu chassa l’homme quand il a mangé l’arbre de la vie (Gn3,23). Dans le livre de l’apocalypse, il dit qu’ « au vainqueur, je donnerai de goûter à l’arbre de la vie » (Ap 2, 7).

Participer à la passion du Christ, nous aurons part à son royaume.
Le deuxième avantage c’est de mourir de nos péchés et partir sur de nouvelles bases pour tenter une nouvelle aventure d’aimer tout homme et toute femme sans distinction de sexe.

Enfin, nous aurons la grâce de la paix, de la tranquillité intérieure car après un sérieux entrainement on ressemblera au Christ qui est l’homme des béatitudes. Aucune épreuve de la vie, même le démon, ne pourra nous faire peur ni bouleverser.
Dernier mot

Merci bien au média Faso Amazone.net de nous avoir donné la parole.

Le Vicaire

Faso Amazone.net

LAISSER UN COMMENTAIRE

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.