La camarade Damata Ganou faisait partie des Comités de défense de la révolution couramment appélés CDR de Thomas Sankara dans les années 1983-1987. C’est une immense joie pour elle d’être témoin à l’élévation de son idôle au rang de Héros national accompagné de projets dédiés en son nom. Étant un maillon de la chaîne d’antan, Dame Ganou nous partage les temps forts de cette révolution et la vision de Thomas Sankara concernant le 8 mars au Burkina Faso.
Parce qu’on se dit qu’on s’est pas sacrifié pour rien. « Quand je vois cette masse populaire, ces jeunes au delà du Burkina, vraiment reconnaître Sankara comme héros national.
Sankara voulait descendre le pouvoir au niveau du peuple que nous étions, « il nous a honoré tous ». Quant à honorer Thomas Sankara, c’est de nous honorer toutes et tous. « Je me reconnais pleinement à travers cette honneur qui lui a été donné, je peux dormir tranquille parce que le travail a été fait ». Nous avons passé le flambeau, le travail a été fait.
En ce qui concerne le 8 mars avec Thomas Sankara
Le 8 mars était une journée particulière pour Sankara. Il voulait que les femmes s’assument comme des citoyennes à part entière. J’ai toujours dit aux gens « Sankara est l’homme des femmes dans le sens large en son temps ».
Nous avons essayé de former les premières femmes militaires, pilotes , parce qu’ il n’ y avait pas. On disait qu’ on était des femmes sataniques. Si Sankara était là, vous voyez l’Assemblée allait être dominée par les femmes.
Le président rwandais a pris l’exemple ici. L’épanouissement de la femme pour Sankara était une exigence. L’épanouissement de la femme veut dire, qu’elle soit libre, libérée de tout ce qui est féodal au niveau de la société, que la femme prenne sa place qui lui revient de droit, au niveau de la société, de partager, tout ce qu’elle fait, tout ce qu’elle a pour donner au niveau de la société.
C’est elle qui reste dans l’ombre, on ne la connaît pas, elle est sous le nom de son mari, en son temps on avait essayé d’ajouter le nom de la femme à l’acte de naissance de l’enfant. Avec Sankara, c’était une exigence qu’on sorte la femme du joug des féodaux, des hommes et de la société, pour en faire des personnes à part entière et pour assurer pleinement leur rôle au sein de la société, qu’on puisse révendiquer comme tout le monde.
À l’époque au niveau des CDR, l’homme et la femme venaient pour compétir pour être CDR alors qu’ à l’époque c’était pas possible. Tu va aller compétir avec ton mari c’est impossible parce qu’ on va te chasser, a témoigné la camarade Damata Ganou.
Karen Ouedraogo
Photo HJB