À coeur ouvert ce jour 5 mai 2024, à Ouagadougou, avec la Présidente de l’Association des femmes scientifiques du Burkina (AFSCIB), Co-fondatrice de l’Association WIN-Burkina (Women in Nuclear ou Femmes dans le Nucléaire), Mamounata Belem/Ouedraogo.
Selon vous, comment les femmes peuvent-elles contribuer au développement scientifique, au niveau du Burkina ?
Dans le monde, bien que leur présence ait grandement progressé dans l’éducation supérieure, les femmes restent sous-représentées dans les domaines que sont les sciences, la technologie, l’ingénierie et les mathématiques (STIM).
De nombreuses filles et femmes sont encore freinées par des préjugés, des normes et attentes sociales qui influent sur la qualité de leur éducation et sur les matières qu’elles étudient. Un travail d’information au moment clé des études et de l’orientation permet de les inciter à s’engager dans des carrières scientifiques. Ce défi nous a poussées, avec d’autres femmes scientifiques, à créer l’Association des femmes scientifiques du Burkina (AFSCIB) en 1996.
Je préside cette association depuis 2021, après avoir été respectivement vice-présidente de 2016 à 2021 et secrétaire générale de 1996 à 2021. Parmi les objectifs majeurs de cette association, il y a le besoin, d’une part, d’encourager les jeunes filles et les femmes à s’orienter dans les séries scientifiques et à embrasser des carrières scientifiques, et d’autre part, renforcer les capacités des femmes et des jeunes filles, dans leurs rôle, place et contribution aux Objectifs du Développement Durable (ODD), dans le domaine de la gestion des ressources naturelles :
Quels sont vos projets, qu’envisagez-vous ? Que souhaitez-vous pour la femme burkinabé ?
Mon projet est d’évoluer dans le milieu associatif féminin, avec une orientation sur les nouvelles technologies telles que le nucléaire.
Je suis co-fondatrice de l’Association WIN-Burkina (Women in Nuclear ou Femmes dans le Nucléaire).
Notre pays s’est engagé à la promotion de l’Energie Nucléaire ; cela est un atout pour cette nouvelle association qui va contribuer à la sensibilisation générale et des femmes pour le nucléaire.
Pour l’association des femmes scientifiques, après plusieurs années à la tête, il est temps d’encourager, de responsabiliser les plus jeunes à continuer la sensibilisation et la promotion de l’éducation scientifique des filles.
L’éducation scientifique des femmes et filles est tellement importante que les Nations Unies ont instauré en 2015 une journée internationale des filles et femmes de sciences le 11 Février de chaque année. L’AFSCIB travaille avec 4 commissions dont la commission chargée de la promotion des filles et de femmes.
En 2023 cette commission a animé un panel organisé par le Plan International, auquel des jeunes filles, des femmes modèles et des encadreurs ont participé.
Aujourd’hui il y a un webinaire organisé par WIN Togo sur le thème : Sciences et Technologies nucléaires : quelles réalités derrière le mythe ? C’est l’occasion de sensibiliser les gens.
Interview réalisé par Claudine Ouedraogo