Burkina Faso : La saison des pluies 2019 prévoit un début précoce de la pluviométrie contre une fin tardive

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L’Agence nationale de la Météorologie (ANAM) du Burkina a tenu une conférence de presse le vendredi 10 mai, dans  l’après-midi à Ouagadougou pour présenter ses prévisions pluviométriques 2019. Les prévisions sur l’installation de la saison des pluies 2019 indiquent un début précoce à tendance normale dans les cascades, les Hauts-Bassins et le Sud-Ouest du Burkina. Par contre, la zone soudano-sahélienne et la zone sahélienne vont enregistrer un début normal à tendance précoce. Par ailleurs, il est prévu une fin tardive avec une tendance normale sur toute l’étendue du territoire.

Les participants à la conférence de presse

L’Ouest et le Sud-Ouest du Burkina connaîtront cette saison une pluviométrie précoce à tendance normale. En effet, la prévision des dates de début de la saison agricole va du 1er au 20 mai pour la partie soudanienne et la moitié sud de la zone soudano-sahélienne ; du 1er au 20 juin pour la moitié nord sur la zone soudano-sahélienne et du 21 juin au 10 juillet pour la partie sahélienne.


Grégoire Baki, ingénieur agro-météorologue

Sur l’ensemble du territoire, il est prévu une fin tardive avec une tendance normale de la saison. C’est ce qu’a laissé entendre l’Agence nationale de la Météorologie (ANAM) du Burkina lors de son point de presse ce vendredi 10 mai 2019, à Ouagadougou, en présence du ministre en charge des transports, Vincent Dabilgou. Il ressort également par contre que les parties Centre-Ouest, Est, et Nord du pays auront une situation normale à tendance précoce.

Ousmane de, météorologue à l’ANAM

Ainsi, il est prévu globalement durant la période Juin-Juillet-Août 2019, il est prévu des cumuls pluviométriques normaux à tendance excédentaire sur la majeure partie du pays excepté les régions des cascades, du sud-ouest et l’extrême sud-ouest du Mouhoun où l’on pourrait s’attendre à des cumuls pluviométriques déficitaires à tendance normale. Durant la période Juillet-Août-Septembre 2019, il est prévu une situation similaire qu’en juin-juillet-août avec une partie de la région de la Boucle du Mouhoun qui pourrait connaitre un déficit pluviométrique, a exposé Ousmane Ouédraogo, météorologue à l’ANAM.

Les Risques
Au regard des risques, Grégoire Baki, ingénieur agro-météorologue a laissé entendre que les déficits hydriques, qui seraient liés aux plus faibles cumuls pluviométriques dans certaines localités et aux séquences sèches plus longues attendues en début de saison, pourraient retarder la mise en place de la biomasse fourragère, entrainer des échecs de semis et affecter l’installation et la croissance des cultures.

Ils pourraient aussi favoriser le développement d’insectes ravageurs des cultures. L’expert recommande entre autre de privilégier les espèces et variétés résistantes au déficit hydrique ; d’adopter des techniques culturales de conservation de l’eau (Zaï, demi-lunes, banquettes, cordons pierreux, etc.), notamment sur les sols durs et promouvoir l’irrigation d’appoint tout en assurant une gestion rationnelle de la ressource en eau.

Les Recommandations
Les séquences sèches longues attendues en début de saison pourraient occasionner une persistance de hautes températures et des vents de poussières favorables à la prolifération de germes de maladies épidémiques. Les zones humides et celles à haut risque d’inondation peuvent aussi être favorables au développement de germes préférant des conditions d’humidité, comme le Cholera, la malaria, la dengue, la bilharziose. 

A cet effet, il est recommandé de sensibiliser et de diffuser des informations d’alerte sur les maladies à germes climato-sensibles, en collaboration avec les services de météorologie et de santé, de suivre la qualité de l’eau et assainir les villes et villages, à travers des opérations de drainage des eaux et de curage des caniveaux. Les experts recommandent aussi de prévenir les maladies, en vaccinant les populations et les animaux, de mettre en place des stocks de moustiquaires, d’antipaludéens, des produits de traitement de l’eau, de prévenir les épizooties à germes préférant de bonnes conditions humides et de renforcer la vigilance contre les phytopathologies et les ravageurs des cultures (chenilles légionnaires et autres insectes nuisibles).

Pour les zones où des quantités de pluies moyennes ou excédentaires sont attendues concomitamment avec des dates de début de saison précoces et des écoulements excédentaires, il est recommandé aux agriculteurs, éleveurs, autorités, Projets, ONG et OP de soutenir le déploiement de techniques d’augmentation de rendements des cultures, à travers l’apport des fertilisants (fumure organique et engrais minéral) et la mise en place de variétés à haut rendement ; de permettre aux producteurs l’accès facile aux semences améliorées susceptibles de boucler leur cycles avant la fin de la saison; et enfin tirer profit de l’exploitation des eaux disponibles, à travers la promotion de l’irrigation, des cultures de décrue et de l’aquaculture.

Le ministre des transports, de la mobilité urbaine et de la sécurité routière, Vincent Dabilgou, a indiqué que la variabilité et le changement climatique constituent de nos jours, des menaces dont les manifestations pourraient présenter de graves conséquences pour le Burkina Faso. Ce changement selon lui a un impact considérable sur la production agricole et la sécurité alimentaire. Il exhorte à cet effet de promouvoir la production de connaissances scientifiques nécessaires à la prise de décisions permettant de renforcer les systèmes opérationnels de gestion de ces risques.
Anaëlle K.

www.fasoamazone.net

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