Interview sur la récompense de l’IPBF à madame Hortense LOUGUE/KABORE, une Amazone de la promotion et protection des droits de la femme et de la jeune fille au Burkina Faso. Elle a eté recompensée lors de la cérémonie de clôture de la 1ère édition du Festival féministe le 31 mars 2023 à Ouagadougou. C’est avec joie, fierté et reconnaissance qu’elle s’exprime à FasoAmazone.net.
FasoAmazone.net(FA): Présentez- vous à nos chers(es) lecteurs(ices) stp
Hortense LOUGUÉ KABORÉ(HLK): Je suis Hortense LOUGUE/KABORE, Directrice Exécutive de l’Association D’appui et d’Eveil Pugsada (ADEP), Pugsada qui veut dire jeune fille en langue mooré. Mon organisation travaille depuis 1995 avec et pour les filles, les jeunes filles et les jeunes femmes. Elle intervient dans l’éducation des filles, la santé sexuelle et reproductive des adolescent-e-s et des jeunes, les violences basées sur le genre, la citoyenneté/le civisme et l’entreprenariat féminin. Elle accompagne actuellement la création de mouvement de jeunes filles leaders féministes.
FA: Vous venez d’être récompensée par L’Initiative Pananetugri pour le bien-être de la femme (l’IPBF), pour votre parcours et votre leadership dans le domaine de la protection et promotion des droits de la femme et de la Jeune fille, quels sont les sentiments qui vous animent?
HLK: Ce sont des sentiments de fierté et de reconnaissance qui m’animent. Derrière cette récompense, je pense à mon organisation mais aussi à ces nombreuses organisations de défense des droits des femmes qui luttent au quotidien pour faire progresser et sauvegarder les droits humains des femmes et des filles. Ce sont de véritables guerrières à qui ce trophée est dédié. J’ai une pensée solidaire aux femmes et filles déplacées internes qui subissent chaque jour les discriminations et les violences de genre.
FA: Que représente cette distinction de l’IPBF pour vous?
HLK: Cette distinction vient un peu comme une surprise, qui du reste, est agréable mais qui m’interpelle sur le sens de mon combat de féministe. Cette distinction signifie que je dois m’engager davantage pour poursuivre la lutte et le bon combat car le combat pour l’égalité des droits femmes/hommes est loin d’être gagné.
Nous sortons d’un Festival Féministe et ce trophée vient me rappeler mon rôle de leader dans un environnement où le concept de féminisme n’est pas bien compris et peut être interprété à tort. J’ai le devoir d’encourager les jeunes filles et femmes leaders qui veulent s’engager dans le mouvement à le faire sans crainte « car le féminisme n’est rien d’autre que la lutte pour leurs droits humains et pour l’acceptation de leur contribution au développement de leur nation ».
FA: Quelle suite donnez- vous à cette distinction?
HLK: Ce trophée est pour moi une lampe allumée à jamais. Elle doit servir à éclairer le chemin de la lutte pour la génération montante. J’ai la lourde responsabilité de tenir la lampe allumée et de la transmettre aux plus jeunes avec « bienveillance et sororité » comme l’indique d’ailleurs le thème du Festival Féministe.
L’ADEP est en train de semer la graine féministe chez les jeunes filles et jeunes femmes leaders dans l’esprit de création de mouvement à l’instar d’autres organisations féministes comme IPBF.
Le Collectif Féministe du Burkina Faso qui est né sous la houlette et le leadership de l’IPBF reste un grand chantier d’actions à planifier et à conduire en synergie. C’est aussi une plateforme de partage d’expériences individuelles et collectives ; c’est un cadre de dialogue intra et intergénérationnel.
La suite, c’est poursuivre la collaboration avec IPBF pour déconstruire les perceptions négatives et ce, pour notre intérêt commun, le bien-être de la femme.
FA: Votre mot de fin svp?
C’est d’abord des mots de félicitations à l’IPBF, pour la belle initiative du Festival Féministe du Burkina Faso qui a réussi le pari de l’organisation.
Je voudrais saluer le leadership des premières responsables de l’IPBF et les encourager à poursuivre la dynamique car la satisfaction des festivalières était totale. Nous attendons la deuxième édition. Ensuite, je voudrais leur adresser mes remerciements pour avoir pensé à ma modeste personne pour me décerner une distinction. C’est encourageant ! Nos organisations œuvrent déjà ensemble contre les structures injustes, les normes et les pratiques sociales préjudiciables aux droits des femmes et des filles et nous restons très engagées.
La lutte féministe ne fait que commencer et nous devons nous armer de courage car c’est avant tout une recherche de justice sociale. Je voudrais terminer en souhaitant que la paix et la sécurité reviennent dans notre cher pays.
interview réalisée par FasoAmazone.net
Merci bien et bonne suite à vous.
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