Burkina: ADEP Pougsada restitue son étude sur le féminisme, afin de renforcer les liens entre les générations

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L’Association d’Appui d’Eveil Pougsada(ADEP), a procedé ce vendredi 15 septembre 2023, à Ouagadougou, à « la restitution de l’étude sur le féminisme au Burkina Faso: états des lieux, acquis, défis et perspectives ». De nombreuses responsables des mouvements associatifs évoluant dans la défense et la promotion des droits des femmes et de la jeune fille, ont effectué massivement le déplacement, pour témoigner de leur interêt à cette étude qui prend en compte leurs préoccupations et qui rend compte de l’évolution du féminisme au Burkina Faso.

La restitution de l’étude

Au cours de la restitution de l’étude, les  participant(es)s, tour à tour ont fortement apprécié et félicité ADEP pour le travail abattu. Pour eux, « c’est une étude de qualité ». ils ont par la suite apporté leurs contributions à même d’enrichir le document. À l’issue, le rapport de l’étude sur le féminisme au Burkina Faso a été officiellement validé. Le document final sera transmis à qui de droit, foi de la directrice exécutive de ADEP, Hortense Lougué/ Kaboré.

Le présiduim

Face aux différentes discriminations sociales et économiques auxquelles sont confrontées les femmes africaines, et en particulier les femmes burkinabè, l’ADEP s’engage à renforcer une couche féminine plus forte, mieux éduquée et préparée à participer de manière responsable et effective au développement. Consciente des structures sociales, politiques et économiques qui soutiennent l’inégalité et la discrimination fondées sur le sexe, l’ADEP cherche à protéger les filles et les femmes de la vulnérabilité accrue et remet en question les structures préexistantes qui les marginalisent, les stigmatisent, les oppriment et les réduisent au silence dans les processus de prise de décision.

La restitution de l’étude

Malgré les efforts des femmes elles-mêmes, les actions menées par l’État, les partenaires au développement et les organisations de la société civile, les discriminations et les inégalités persistent.

La directrice exécutive de ADEP, Hortense Lougué/ Kaboré.

« De plus, les perceptions négatives de l’opinion sur le féminisme ont amené les aînées qui se sont engagées et ont travaillé pour la promotion des droits des femmes au Burkina Faso à ne pas oser se reconnaître ni s’affirmer comme féministes ».

Madame Julie, lors de la présentation de l’étude

Selon madame la directrice éxecutive, ces perceptions pourraient également affecter la jeune génération si rien n’est fait de manière anticipatoire pour dissiper les peurs et les craintes présentes.
« C’est pourquoi, il est important, voire nécessaire, de créer un lien entre la jeune génération et les générations précédentes, de mieux comprendre et appréhender les initiatives féministes passées qui sont encore pertinentes et méritent d’être connues par les jeunes pour progresser dans la construction du mouvement aujourd’hui ».

C’est dans cette perspective,  que l’ADEP a réalisé une étude visant à mettre en lumière les actrices et les activistes reconnues qui ont œuvré et continuent d’œuvrer en faveur des droits des filles et des femmes et dans la lutte contre les violences basées sur le genre(VBG), a indiqué la Directrice Exécutive de ADEP Pougsada, madame Hortense Lougué.

L’objectif général de l’atelier de restitution  est de partager avec les participant-e-s, les résultats de l’étude sur le féminisme au Burkina Faso, de  récueillir leurs apports afin d’améliorer les résultats.

Docteur Jocelyne Vokouma, consultante principale de l’oeuvre

Pour Docteur Jocelyne Vokouma anthropologue et Maitre de recherche, consultante principale de l’étude sur le féministe au Burkina Faso, état des lieux acquis, défis et perspectives, c’est un document qui traite dans une première partie du contexte, des objectifs, et des résultats attendus des études. Ensuite le premier chapitre traite du féminisme et des concepts en terme de définition et de clarification.

La présentatrice de l’étude, madale Ouedraogo Julie, juriste

Le deuxième chapitre  de l’étude porte sur les origines et l’évolution du mouvement féministe. Le troisième chapitre porte sur le panorama des féministes du Burkina Faso selon,  qu’il s’agisse d’une personne physique où morale. Ce qu’on appelle personne morale,  ce sont les associations, les centres qui agissent dans le domaine des droits de la femme. « Après nous avons les acquis, les défis et les perspectives et quelques recommandations formulées par les interviewées qui sont les femmes de terrain et de l’action qui ont milité pendant longtemps », malheureusement sans jamais être reconnues comme telles, à cause des différentes frustations qui portent la terminologie féministe et nous avons terminé par une conclusion ». « Donc le travail s’est bien passé puisque la collecte a couvert les 13 régions du Burkina, a détaillé Dr Vokouma.

Les participant(es)s

En ce qui concerne l’ambiance de la collecte d’informations, la consultante avoue avoir travaillé avec des enquêteurs, et des enquêteuses beaucoup engagés sur le sujet. « Contrairement à la peur que les gens avaient du thème, « j’ai vu des enquêteurs et enquêteuses engagées, passionnées d’apporter quelque chose à partir du terrain sur la compréhension l’engagement de nos aînées sur cette thématique », a t-elle apprécié. Le traitement de l’étude s’est très bien passé, aussi dans les régions, avec l’aide d’autres collègues de la recherche. « Nous avons travaillé en synergie d’action, et les données traitées ont permis de passer à la rédaction du rapport », a t-elle clarifié.

Dr Vokouma  lance un appel à la génération afin qu’elle évite de dormir sur ses oreillets. « Parce que c’est ça que nous avons d’important qui peut témoigner de l’évolution d’une société », a t-elle exhorté.

ADEP adresse ses remerciements à   Urgent Action Fund-Africa (UAF-AFRICA) et à toutes les personnes de bonnes volontés qui ont permis la réalisation de cette étude.

En rappel, l’Association d’appui et d’Éveil Pougsada (ADEP) est une organisation féminine de la société civile burkinabè créée en 1995 et reconnue officiellement en 1996. Elle a acquis le statut d’ONG en 2001, reconnue Association d’utilité publique depuis mars 2013, chevalier de l’ordre national en 2008, puis officier de l’ordre national en 2016.
Irène Soulama

FasoAmazone.net

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