Rapts de femmes au Burkina Faso : Le CCOAGPCF invite les femmes et les Organisations de femmes à s’impliquer davantage dans la lutte contre l’insécurité

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Ceci est une déclaration de la Coordinatrice des associations féminines du Burkina Faso, madame Martine YABRÉ, sur l’enlèvement de la cinquantaine de femmes enlevées à Arbinda le jeudi 12 et vendredi 13 janvier 2023. À travers cette déclaration, la Coordinatrice lance un appel fort aux femmes, de prendre à bras le corps, et de s’impliquer davantage aux côtés des soldats, dans la lutte contre l’insécurité qui est préoccupante. À lire la déclaration ci dessous :

DECLARATION DU CADRE DE CONCERTATION DES ORGANISATIONS ET ACTEURS INTERVENANT SUR LE GENRE ET LA PARTICIPATION CITOYENNE DES FEMMES AU BURKINA FASO

Nous avons appris avec beaucoup de révolte et de tristesse, l’enlèvement d’une cinquantaine de femmes vaquant à leurs occupations quotidiennes près de Arbinda dans la nuit du 12 au 13 janvier 2023. Cet acte terroriste est une sonnette d’alarme !

En effet, dans un communiqué diffusé 48h après, le gouverneur de la région du Sahel a assuré que des recherches sont en cours pour les retrouver.

Plusieurs voix se sont déjà élevées pour condamner cet acte machiavélique assimilable à un crime de guerre, un crime contre l’humanité, nous ramène au douloureux souvenir des femmes assassinées à Arbinda en décembre 2019, et le triste sort des femmes victimes des crimes sexuels et autres violations graves de leurs droits humains.
Ce revirement tactique des terroristes, qui prend des femmes comme cibles de déstabilisation, est un signal fort qui implique que les femmes burkinabé prennent à bras le corps, auprès des soldats, la question sécuritaire.

Dans un contexte d’insécurité sans pareil, ou des femmes sont aussi victimes et complices du terrorisme, nous devons prendre toutes les mesures nécessaires pour protéger davantage les libertés minimales requises en matière de respect des droits humains fondamentaux.
En effet, ce nième acte très lourd et significatif, interpelle à plus d’un titre, au-delà des autorités, toute la communauté burkinabé. Le Burkina Faso tenu par ses engagements aux termes des résolutions 1325 des Nations unies et suivantes doit tout mettre en œuvre pour permettre une participation inclusive des femmes et des jeunes à la construction de la paix et à la coproduction de la sécurité.

Nous, femmes du Burkina Faso, face a cette crise sécuritaire, devrons analyser froidement nos comportements, et prendre la pleine mesure de nos responsabilités dans la lutte pour la stabilité du Burkina Faso, comme le recommande la R2242 du Conseil de sécurité de l’ONU.
Nous invitons une fois de plus les femmes, les jeunes filles et jeunes garçons à :
Un changement de comportement,
Investir toutes les cellules familiales pour véhiculer des messages de paix, et de cohésion sociale
Investir les villages, les quartiers, les secteurs en y érigeant des cellules de veille discrètes pour accompagner les efforts en cours ;
Occuper sainement tous les espaces virtuels (médias et réseaux sociaux),

Nous invitons toutes les organisations de la société civile de femmes et les personnes ressources femmes volontaires, à nous rejoindre pour l’organisation en urgence, des assises nationales des femmes et organisations de femmes sur la problématique de la cohésion sociale qui à notre sens est une des conditions de réussite de la lutte contre l’insécurité, qui demande une union et même une unité des filles et fils du Burkina Faso. Ces dites assises sont prévues pour se tenir en mars 2023. Un comité mis en place, est déjà à pied d’œuvre pour la finalisation des documents techniques.

Fait à Ouagadougou le 17 janvier 2023

Martine YABRE, Coordonnatrice
Officier de l’ordre du mérite burkinabé

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