L’Association D’appui et d’Eveil Pugsada « ADEP » et la Coalition Nationale contre le Mariage d’enfants au Burkina » CONAMEB » en collaboration avec l’ONG Save the children et des personnes de ressources, sont en rangs serrés pour endiguer le phénomène au Burkina Faso.
Le mariage est l’union légale entre un homme et une femme célébrée devant un officier de l’état civil.
Selon la convention internationale sur les droits des enfants.
Un enfant se définit comme étant :Un être humain âgé de dix-huit (18) ans, sauf si la majorité est atteinte plus tôt en vertu de la législation qui lui est applicable.
Au Burkina Faso, le problème du mariage d’enfants reste crucial.
La pauvreté, les traditions et les coutumes, le tout conjugué avec l’insécurité sont entre autres les causes profondes du phénomène du mariage d’enfants.
Pour madame Marceline Yaméogo, conseillère principale d’éducation au lycée mixte de Gounghin.
Mariés avant l’âge, les enfants sont déscolarisés et leurs parents ont moins de chance de démarrer leur propre éducation.
» Chaque jeune fille à droit à l’éducation, l’âge de puberté n’est pas synonyme d’âge de mariage. Il faut préparer psychologiquement les jeunes filles, sur les conséquences néfastes du mariage des mineurs. Afin qu’elles se sentent entourées et aient le courage de s’opposer à leurs parents si l’occasion se présente » a-t-elle expliqué, avant de poursuivre que le gouvernement est allergique aux mariages d’enfants. Et cela s’explique » par la forte scolarisation et le maintien des filles à l’école ».
Pour madame Yaméogo «lutter contre le mariage des mineurs, permettra également de valoriser les jeunes surtout les filles et de leur faire comprendre qu’elles représentent un potentiel pour leur communauté et qu’en poursuivant leurs études, elles pourront réaliser des choses extraordinaires comme les hommes ».
Pour l’artiste, Sim Saï du Faso, communément appelé « l’artiste des patriotes », le mariage avant 18 ans, est une forme de violence sexuelle, car il expose et fragilise la santé de l’enfant et compromet son éducation, son épanouissement et sa dignité.
« Moi je trouve que le mariage précoce, prive les enfants l’opportunité de développer pleinement leur potentiel et de se libérer de la pauvreté et de participer activement à la construction du pays » déclare l’artiste musicien Sim Saï du Faso.
Pour madame Hortense Lougué/Kaboré, directrice exécutive de l’Association D’appui et d’Eveil Pugsada « ADEP « .
Le mariage d’enfants est une cause directe de l’inégalité de genre.
Il faut montrer aux jeunes les méfaits du mariage d’enfants et les bonnes pratiques pour prévenir les maladies sexuellement transmissibles, les accouchements difficiles, les conflits conjugaux, la déperdition scolaire. Qui sont entre autres les conséquences du mariage des mineurs.
« Ils sont nombreux, les parents qui marient leur enfants, en ne tenant pas compte de leur âge, ni leur consentement » se désole la directrice exécutive de l’association d’Appui et d’Éveil.
Et dans cette dynamique de lutte contre le mariage d’enfants les chefs et leaders coutumiers ont un rôle central à jouer.
Et pour Kogolgzang Naaba, la période du mariage d’enfants est révolue.
» La période du mariage d’enfants est révolue. On a plus des terres cultivables, avant le mariage était aussi synonyme d’avoir du monde pour les travaux champêtres. Aussi aujourd’hui c’est une illusion de croire que donner une fille en mariage peut renforcer l’amitié entre deux personnes. Supposons aujourd’hui tu donnes ta fille en mariage à un ami et qu’elle fuit, c’est une honte pour toi et sa peut détériorer l’amitié. » Il faut laisser les jeunes surtout les filles choisir à qui et quand elles veulent pour se marier. A-t-il conclu.
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Selon les statistiques égrenées par l’association d’Appui d’Éveil Pugsada « ADEP », il ressort que le mariage d’enfants reste un fléau mondial.
Et le pays des hommes intègres qui n’est pas à l’abri est classé 4em et 5em respectivement au plan africain et mondial avec un taux de prévalence de 52%.
Parmis les treize (13) régions que compte le Burkina, celles les plus affectées sont :
La région du Sahel, la Boucle du Mouhoun, l’Est, le Centre -Nord et la région des Cascades.
Toujours selon les dires des responsables de l’ADEP et leurs collaborateurs, leur lutte contre le mariage précoce, a déjà produit des résultats appréciables, car de 52% au départ, le pays totalise désormais un taux de prévalence de 37%.
Les acteurs et les partenaires intervenants sur les meilleures pratiques dans le domaine de la promotion de l’abandon du mariage d’enfants, souhaitent mettre fin au phénomène à d’ici 2030.
Ainsi ils demandent au gouvernement de ne pas être flegmatique dans l’application des conventions et les lois qu’il a ratifié relatives à la protection de droits des filles.
Le souhait le plus ardent de l’association d’Appui d’Éveil Pugsada et ses collaborateurs, c’est l’adoption du code des personnes et de la famille, qui a été révisé et qui fixe désormais l’âge légal du mariage à 18 ans. Une arme juridique pour l’ADEP qui les aideront à mettre fin au mariage d’enfants au Burkina.
Pascal K.